Les porteños m’avaient parlé de Rosario avec des tremolos dans la voix… je ne sais pas si c’est la saturation des villes à cette étape de mon voyage, mais je n’ai pas spécialement été charmée par cette petite ville. Sans doute que je n’y ai pas passé assez de temps pour en découvrir les charmes cachés, mais j’avoue que de toute façon je n’avais qu’une envie, monter vers le nord !
Je me suis quand même baladée dans la ville et au bord du fleuve, sans doute aussi plus sexy sous un grand soleil.
Le soleil a fini par se lever et ma visite de l’imposant monument national dédié au drapeau argentin m’a permis de compléter ma culture du pays.
Un petit tour par le centre commerçant, avec des petits détails familiers
un submarino pour la route dans le seul chouette café que j’ai trouvé en arpentant tout le centre ville pendant plus de deux heures
et direction la gare routière -toujours aussi glamour- pour une petite journée de bus vers Cordoba.
Cordoba qui pour le coup m’a beaucoup plus plu.
Seule ombre au tableau : le temps ! Quelques jours avant la température avait chuté de 10°C en une soirée à Buenos Aires, et bien sûr un peu plus au nord cela ne s’est pas arrangé, bien au contraire. Avec de gros nuages et par moments une petite bruine… bref, le retour du coupe vent jaune et de la polaire !
On notera au passage la perte du bronzage, mais pas de panique, c'est déjà réparé.
La météo ne m’a pas empêchée d’apprécier cette super jolie ville plus grande que Rosario évidemment, mais à taille beaucoup plus humaine que Buenos Aires :
- son festival de bâtiments anciens et autres églises
- sa grande roue, qui doit être en train de rouiller depuis à peu près 1972
- les petits détails que j’aime relever, parce que cette année j’ai le temps de les voir
- et le contraste entre le dynamisme de cette ville et la réalité du quotidien : des cartoneros qui récupèrent les cartons dans les rues en charrette tirée par un cheval
J’ai profité de bonnes nuits de sommeil dans une chambre pour une fois calme et au lit confortable (même si deux couettes étaient nécessaires pour se protéger du froid)
avant d’embarquer pour une nuit en bus… avec la bonne surprise de découvrir le service à bord des bus argentins : un steward qui sert des rafraîchissements et un dîner digne de ce nom, meilleur que sur la plupart des compagnies aériennes que j’ai fréquentées ces derniers temps.
Arrivée à Salta sous les nuages, je ne me suis pas découragée et je suis partie à la découverte de la ville et à la recherche d’une agence de tourisme pour visiter les environs.
J’ai retrouvé avec plaisir l’ambiance rustique et colorée que j’avais tant aimée dans le nord du Chili… en même temps Salta en est proche, et surtout dans cette partie de l’Argentine l’influence des Andes se fait déjà fortement sentir.
Et puis comme à chaque fois que je ne m’y attends pas j’ai fait de supers rencontres dans mon hostel : un couple d’Australiens de Sydney, Belle et Dan, et deux autres Australiens, de Melbourne, Chris et Correy. Après avoir discuté quelques temps dans la cuisine nous avons décidé de monter à pied tous ensemble en haut du Cerro San Bernardo, pour admirer la vue sur la ville avant que la nuit ne tombe. Un super joli moment, où nous avons tous bien connectés et où j’ai pu de nouveau savourer l’accent australien !
Belle et Dan m’ont conseillé une agence qu’ils avaient testée, et le lendemain je suis donc partie avec eux en direction de Cafayate (n’oublions pas qu’en argentin ça se prononce « Cafachaté »), et de la Quebrada de las Conchas, des gorges aux allures de Grand Canyon.
Une journée absolument parfaite, d’autant qu’à cette altitude (près de 2000m) le soleil était au rendez-vous, avec un grand ciel bleu de montagne.
Au programme, traversée des gorges, avec une guide super (je comprenais plein de choses en espagnol !!), qui notamment nous expliquait que la rivière, asséchée au moment de notre passage pouvait se montrer d’une violence extrême. Pour preuve cette route qui a été purement et simplement détruite il y a quelques années lorsque la rivière est sortie de son lit et a décidé de changer sa trajectoire
des arrêts dans les sites emblématiques comme « La gorge du diable », une sorte d’amphithéâtre à l’acoustique incroyable
des points de vue sur la vallée
des dégustations de vins
et de glaces au vin (beurk)
et une rencontre avec les lamas
… mais je n’ai pas oublié ma mésaventure avec Patricio, le lama chilien que je tiens pour responsable de ma pseudo coqueluche qui avait durée deux mois à mon retour : cette fois-ci je ne me suis pas laissée embrassée
J’ai dit au revoir à Belle et Dan, que je devrais peut-être recroiser en Bolivie ou au Pérou, puis je suis allée me coucher dans une chambre douillette –enfin c'est-à-dire sans lit superposés
Le lendemain je suis partie plus au nord, dans la vallée de Humahuaca, connue pour sa montagne aux 7 couleurs.
Encore une fois un soleil de fou, un ciel bleu de rêve et des roches aux couleurs surréalistes.
Quelques petits villages typiques… parfois vraiment isolés
avec tout ce qu’il faut de petites églises,
de rues en terre ou pavées,
de marchés haut en couleurs et de bois de cactus typique de la région
un bon pique nique avec une française de mon bus
la traversée du Tropique du Capricorne
et je me suis fait déposer à Tilcara, n’ayant pas envie de redescendre dans la grisaille de Salta, et surtout parce que j’avais envie de passer un peu plus de temps dans ces belles montagnes.
Moi qui cherchais un peu de rustique je n’ai pas été déçue : dans ce petit village à un peu plus de 2400m d’altitude aux rues soient pavées grossièrement soit en terre
au terminal de bus digne d’un relais postal d’un autre temps
à l’hôpital qui ne donne pas, mais alors absolument pas envie d’y faire un tour
à la supérette pas plus grande que ma cuisine
et à la place mignonne comme tout
j’ai trouvé un hostel certes très spartiate, mais très accueillant.
Malheureusement, après deux nuits je me suis réveillée avec des démangeaisons sur le visage… le retour des bed bugs ! Moi qui pensait m’en être débarrassée en quittant l’Australie, il s’avère que le problème est bel et bien présent en Amérique du Sud également. Je ne peux malheureusement pas y faire grand-chose, je croise les doigts pour la suite de mon voyage.
En même temps quand on voit comment le propriétaire de l’hostel lavait les draps… il n’y a pas vraiment de quoi s’étonner.
Mais, bed bugs mis à part, les occupants de l’hostel étaient super sympas, et pour la troisième journée d’affilée j’allais faire de super rencontres : Ida une suédoise qui comme moi venait d’apprendre l’espagnol et qui parlait donc espagnol avec moi (et on se comprenait, si si), Mariel, une porteña hyper sympa qui corrigeait mon espagnol et m’apprenait du vocubulaire, Sebastian, qui travaillait à l’hostel et m’a appris à danser une danse folklorique de la région, et puis Clarisse et Fabrice, un couple de Français de Rennes qui partageait mon dortoir (avez-vous échappé aux bed bugs ?!) et avec qui je n’ai discuté qu’un petit moment avant de me coucher mais qui étaient vraiment sympas. Décidément, durant ces quelques jours les français ont marqué des points. Ca doit être l’Amérique du Sud.
Ida m’avait proposée de me joindre à elle et Mariel le lendemain pour partir en ballade avec un guide et quelques autres argentins… c’est chouette de n’être pas qu’avec des étrangers mais aussi avec des « touristes locaux ». Nous avons donc passé une bonne partie de la journée à crapahuter dans la montagne :
- vues à couper le souffle (je sais je dis tout le temps la même chose, mais c’est ce que je ressens à chaque fois)
- fossiles de plantes et de coquillages… là où la mer était jadis présente
- et visites de grottes naturelles, avec accès difficile et «éclairage à la bougie
De là-haut la vue était tout simplement incroyable
et je pense que cette pomme savourée face à tout cela a été la meilleure pomme que je n’ai jamais mangée.
Dans ces moments-là, j’ai le sentiment d’être exactement là où je devrais être… et c’est trop bon.
Au retour toujours ce même festival de paysages sous un soleil de plomb
avec des passages un peu cahotiques dans les descentes (bien contente d’être équipée correctement)
et des champs de cactus géants.
En repartant de Tilcara, mon bus venait de Bolivie, nous avons donc eu droit à une fouille en règle par les gendarmes : tout le monde est descendu du bus et a dû présenter ses sacs.
Pour les touristes, surtout quand il n’y avait pas encore le tampon bolivien dans le passeport, pas de fouille du sac, mais pour les locaux avec tout leur chargement de fringues et autres marchandises ça n’a pas été la même histoire.
Mais c’est finalement allé assez vite et j’ai pu arriver à temps à la prochaine gare routière pour déguster, avant de reprendre un autre bus, une de mes dernières empanadas avant de quitter l’Argentine. A peine gras donc.
Et puis un vendeur de « dulce » (je n’ai pas bien compris ce que c’était), s’est pris d’affection pour moi et m’a offert une de ses pâtisseries : visiblement à base de fruits de la région. Un peu bourratif, mais vu comme il était sympa j’ai tout fini avant de monter dans mon bus.
Et je suis repartie, avec le vendeur qui me faisait de grands signes d’au revoir. C’est chouette d’avoir un ami dans une gare routière.
Prochain article : San Ignacio Mini et les chutes d’Iguazu !