Voilà, vous l’attendez tous depuis des semaines, certains lecteurs assidus me relancent même depuis le Japon, il est donc temps pour moi de vous dévoiler la façon dont je me suis retrouvée avec la tête d’une femme battue au moment même où je me disais « ça a l’air vraiment canon Brisbane, je pense que je vais bien me plaire ici ».
Bien sûr, j’aurais adoré pouvoir raconter une histoire incroyable, de celle que vous auriez pu vous-même reprendre en parlant d’un truc pas possible qui est arrivé à une copine alors qu’elle était en tour du monde…
J’ai d’ailleurs essayé de choper des idées auprès de certains d’entres vous sur Facebook, mais non décidément, je n’arrive pas à monter de toute pièce une histoire qui tienne la route.
Alors voilà la vraie histoire du nez cassé, même si je sais que cette réalité risque de vous paraitre bien décevante.
Alors que finalement cette histoire c’est très moi, et quelque part, c’est très tour du monde aussi.
Très moi, car… roulements de tambours… j'ai tout simplement trébuché dans la rue ! Et bien oui, je me prends toujours les pieds dans le tapis, généralement quand je cours (Fab pourrait témoigner de nos samedi matin running où il a assisté a plusieurs chutes ou échappage de justesse de chutes), mais aussi bien souvent quand je marche. La preuve !
Et très tour du monde aussi, car j'avais mon gros sac sur le dos (j'arrivais à mon hostel de Brisbane, je venais de descendre du bus de l’aéroport).
Et comme j'ai cette charmante habitude de trébucher, je me suis rattrapée avec les mains -ce qui a amorti ma chute, mais mon sac est parti en avant de tout son poids et m'a littéralement écrasé le visage sur le sol.
Hor-ri-ble! j'ai senti mon nez taper sur le goudron et faire un é-nor-me CRAC, puis mon front a tapé à son tour.
Je venais d'avancer sur un passage piéton, mais j'étais quand même en plein milieu de la route, au sol la figure pour ainsi dire ensevelie sous mon sac et je me suis mise à pisser le sang : le choc a provoqué une hémorragie à l’intérieur du nez, et à l'extérieur aussi car il s'est ouvert…
Un passant est immédiatement venu me demander si ça allait, et je lui disais : « no I'm not ok! no I'm not ok » en me tenant le nez... ce qui fait que j'avais du sang plein la main aussi et que le specatcle devenait un peu flippant pour les passants qui commençaient à s’arrêter…
Mais comme j'ai toujours de la chance, en plus d’être tombée à Brisbane et pas en Papouasie profonde, je suis tombée juste devant un centre d'ambulances ! Juste là, vers le feu :
Donc en 10 secondes il y avait 4 (beaux) ambulanciers autour de moi, qui ont dévié la circulation, m'ont mise sous oxygène, comme ça en plein milieu de la route : je n'avais pas besoin de tout cela mais ils avaient peur que je me sois fait une commotion à la tête vu tout le sang que j'avais partout sur le visage, les mains et les sangles du sac à dos…. toujours accroché sur mon dos !
Et bien sûr, moi je me sentais totalement idiote d'être tombée aussi bêtement, et surtout la seule chose qui m’importait était de savoir à quel point mon nez était tordu.
Au final ils m'ont déplacée dans l'ambulance, m'ont nettoyée et montré que le nez avait l'air à peu près droit… Ils m'ont quand même auscultée, rassurée sur le fait que je n’avais pas besoin de me faire recoudre et que si j'allais a l’hôpital le soir même ils ne pourraient rien faire de plus et que cela me coûterait une fortune car je n'aurais pas eu le temps d'arranger les choses en amont avec mon assurance.
C’est donc ainsi que je suis arrivée en ambulance à l'hostel, la classe, et avec ma gueule d'elephant man tout le monde me regardait bizarre… autant dire que ce n’étais pas le plus facile pour socialiser!!
En même temps je les comprends… plus les heures passaient et plus ça faisait peur : d’abord le sang ne voulait pas s’arrêter de couler,
puis le nez a gonflé, gonflé, gonflé (je n'arrivais même pas à sourire tellement mon visage était déformé)
et ensuite ce sont les yeux qui ont pris
Mais bon honnêtement je m'en suis bien sortie (positive thinking) car j'aurais pu me faire les dents (l'angoisse) ou les bras (sans l’aide de Quentin cette fois-ci), et là finito le tour du monde !! Mais ne parlons pas de malheur !
Ne pouvant pas faire grand-chose de plus tant que le nez était enflé (et en attendant de découvrir à quel point il était dévié), j’ai quand même pu profiter de Brisbane et visiter un peu :
une chouette ville avec la rivière qui serpente au milieu de la city
avec des petits chemins aménagés dans la mangrove
et puis un peu dans le même esprit que Cairns une plage, artificielle certes, mais qui a le mérite d’exister et qui est quand même très sympa
des gens qui dansent la salsa le soir dans la rue
et des vélibs !!
Puis j’ai continué ma lente descente vers le sud, en m’arrêtant tout d’abord à Byron Bay. J’y étais déjà passée il y a 11 ans et au départ je n’avais pas envie d’y retourner, pour ne pas altérer le souvenir que j’en avais.
Mais finalement je n’ai pas résisté, et je n’ai absolument pas regretté, au contraire !
Ses plages, dont la beauté m’est impossible à décrire,
notamment au coucher du soleil…
son petit côté relax et un tantinet beatnick avec ses mosaïques un peu partout et ses musiciens de rue de ci de là
ses surfeurs
son phare
et puis mon hostel trop sympa avec la piscine qui va bien !
Sans compter que c’est le point le plus à l’est de l’Australie, quand même !!
Et toujours mes croutes sur le visage !!
J’ai quand même fait un petit tour en kayak en espérant voir des dauphins… mais toujours pas !!
Et enfin une petite étape par Port Macquarie… pas grand-chose à y voir (à part des dauphins, oui, c’est devenu une obsession à ce stade de mon voyage), mais cela permettait de couper mon trajet vers Sydney, puis Melbourne.
Une ville assez vide…
où des centaines de perroquets ont établi résidence
mais dans laquelle j’ai fini par voir ces fameux dauphins (évidemment ça ne rend rien sur les photos)
avec une promenade assez marrante puisque sur toutes les pierres qui la bordaient les gens avaient coutume de laisser des messages et de peindre des dessins attestant de leur passage dans ce lieu visiblement incontournable de l’Australie !!
C’est aussi à Port Macquarie que j’ai passé deux soirée avec Audrey et Alex, un couple de Suisses vraiment cools, qui en plus m’ont filé plein d’infos sur l’Argentine !!
Et tout le long de cet itinéraire sur la Gold Coast j’ai retrouvé les immenses hostel pour backpackers avec chambres remplies à bloc et cuisines immenses !
Deux regrets cependant :
- beaucoup trop de Français à mon goût… je ne vais pas au bout du monde pour entendre parler français du matin au soir! ;)
- et surtout des jeunes -généralement 20 ans et quelques, rarement plus, mais ça à la limite ça n’a pas vraiment d’importance quand on voyage- mais qui justement ne voyagent pas mais cherchent du travail dans le cadre de leur visa vacances-travail, et du coup ne sont pas vraiment dans un « mood » voyage (ils restent beaucoup entre eux, passent leur temps sur internet à chercher du boulot, et pour le coup sont à mon sens un peu moins enclins à l’échange avec les autres voyageurs).
Allez une petite dernière pour la route, on ne s'en lasse pas, j'ai l'air si heureuse!!
Prochain article : Melbourne !