Après le nord de l'Argentine et les chutes d'Iguazu, débarquer après un bus de nuit dans la tentaculaire mégalopole de São Paulo a été un vrai choc. D'autant que je suis arrivée dans un hostel pas très chaleureux... mais dont les réserves de Cachaça m’ont permis de goûter enfin à mes premières « vraies » Caïpirinhas, rien de tel pour se sentir vraiment au Brésil !
São Paulo est donc une grande ville. Très grande. Immense même.
Et on y trouve des immenses supermarchés... il aurait fallu me voir déambuler à travers les rayons, toute contente que j'étais!
J'avoue qu'en arrivant à São Paulo j'étais un peu préoccupée par la question de la sécurité : dès qu'il s'agit du Brésil, tout le monde a une histoire à raconter sur ce qui leur est arrivé, ou plus généralement ce qui est arrivé à quelqu’un qu’ils ont rencontré.
Je n'étais donc pas vraiment rassurée, mais pas en panique pour autant : j’ai l’habitude de faire attention, par défaut je suis sur mes gardes en permanence, et ce n’est pas la première ville « dite dangereuse » de mon voyage (Oulan Bator ou Saigon étaient aussi réputées pour leurs vols à la tire). Il suffit donc généralement de respecter quelques règles de sécurité. Après il y a aussi une question de chance (ou de pas de chance justement), mais pour l’instant je touche du bois. Et puis il n’y a rien de pire qu’un touriste qui a l’air inquiet, cela en fait une proie idéale.
Je suis donc partie à la découverte de la ville, avec pas d’argent ou presque sur moi, mon appareil photo que je n’ai dégainé que dans les endroits qui me semblaient sûrs –même si très honnêtement je ne me suis jamais retrouvée dans des rues sordides ou dans des endroits qui me paraissaient à risque-, et puis une bouteille d’eau et un sweat dans mon sac en tissus gris qui ne paie pas de mine (et oui Béren, le cabas est toujours là, je lance la mode en rentrant à Paris) histoire de ne pas attirer l’œil.
Et au Brésil vu la diversité des gens, je peux à peu près passer pour une locale. Contrairement à la Bolivie, mais j’y reviendrai !
J'ai commencé à arpenter la ville, et à relever plein de petits détails :
- les fameux combi VW, plus présents que jamais : plombiers, postiers, transports scolaires, tout le monde a son combi!
- les cabines téléphoniques vintage
- les boites aux lettres de la Poste locale, qui pour moi ressemblent à des parcmètres
- et des distributeurs de bouquins dans le métro : so clever !
L'immensité de la ville est difficile à appréhender depuis la rue : on se rend bien compte que les immeubles sont hauts et que les rues n’en finissent pas, mais rien de tel qu’un petit tour en haut d’un de ces buildings pour visualiser cette métropole tentaculaire et faire une petite pause.
On y découvre alors une vraie forêt de gratte-ciels, à perte de vue, et quelle que soit la direction dans laquelle on regarde !
São Paule est la capitale business du pays… on n’en doute pas en voyant cela. A côté même Tokyo semble être une petite joueuse !
On trouve d'ailleurs des rues dignes de bretelles d’autoroutes en plein centre ville... indispensables pour endiguer le trafic montrueux.
Mais le centre ville c’est aussi :
- de beaux bâtiments, même si parfois l'arrière plan tombe un peu en ruines
- une cathédrale avec à l’intérieur beaucoup de monde qui se recueille…
... sauf que lorsque l’on regarde de plus près il s’agit plus vraisemblablement de sans-abris qui y trouvent à la fois un refuge et un peu de dignité en dormant assis sur les bancs plutôt que dans la rue, où ils sont explosés à la violence de la ville -c’est ça aussi São Paulo : pas mal de pauvreté, beaucoup de gens qui vivent dans la rue
et à l’extérieur des prêcheurs enflammés qui font leur show
- une petite place historique
- un joli coucher de soleil sur la ville
- un marché qui regorge de fruits exotiques
- des immeubles colorés
Il y a aussi des quartiers plus populaires (tiens on se croirait un peu à Barbès par ici)
avec bien sûr de très nombreux magasins de déguisement… je n’ose même pas imaginer la folie ambiante durant les semaines précédant le carnaval !
J'ai aussi découvert un vrai petit havre de paix au milieu de l’agitation de la ville : une sorte de forêt tropicale replantée, dans laquelle les gens déjeunent au calme ou font du sport
avec le petit plan de running qui va bien : on notera le détail des distances tout au long du parcours (à quand cela au Lac Daumesnil ?... Fab je te laisse préparer ça pour septembre ?)
Le quartier de Jardin est super sympa : les rues sont plus petites, on y trouve des petits commerces un peu chics de fringues, de déco
ou encore une super librairie dans laquelle je serais restée des heures, avec plein de bouquins en anglais (et au Brésil ce n’est pas si fréquent me semble-t-il),
et bien sûr des pâtisseries qui font saliver rien qu’en passant devant leur vitrine.
Mais les nœuds de fils électriques nous rappellent quand même qu’on est bien en Amérique du Sud !
Et puis, São Paulo oblige, dans ce quartier même les immeubles résidentiels prennent des proportions impresssionnantes !
Petit passage obligé par la boutique Havaïanas…
et moi qui dit souvent que mes Converses ne sont pas beaucoup plus que des tongues avec un peu de tissu au-dessus, et bien en fait les semelles de tongues avec un peu de tissu dessus existent vraiment, by Havaïanas !!
Après quelques jours en ville, il était temps moi d'aller voir ce qui se passait du côté des so famous plages bérsiliennes.
Malheureusement, je suis arrivée à Paraty sous les nuages... mais je me suis dit qu'il vallait mieux en faire le tour avant que la pluie n'arrive, d'autant que la température était encore assez élevée, ce qui m'a permis de goûter brièvement à l'eau salée qui m'avait manquée ces dernières semaines
Et quel contraste avec São Paulo ! Paraty est une toute petit ville nichée au bord de l'ocean et entourée par des montagnes luxuriantes
Sa petite église au bord de l'eau et ses rues pavées sont des plus charmantes
et j'ai même réussi à marcher sans tomber! Je progresse.
Quant aux vendeurs ambulants de pâtisseries, cela a l'air d'être la spécialité locale... yummy!
Dans la nuit, la pluie a commencé à tomber...le lendemain la température avait sérieusement chuté et il pleuvait toujours des trombes d'eau. Moi qui voulait passer une semaine entre Paraty et Ilha Grande pour retrouver mon bronzage des 6 premiers mois, c'était raté.
D'autant plus dommage car mon hostel était absolument parfait : en bord de plage, avec plein de petits coins cosy, des lits confortables et une cuisine en plein air
Mais qu'à cela ne tienne! Le Brésil est suffisamment grand pour trouver un endroit où il ne pleut pas! Et c'est l'avantage aussi de voyager sans plans précis : je peux changer mon itinéraire, et franchement suivre le soleil c'est plutôt sympa.
Armée de mon Lonely Planet et de mon ordinateur, j'ai donc passé cette journée pluvieuse à réorganiser la suite de mon périple et à décider de la prochaine étape.
De listes en tableaux j'en ai conclu qu'il fallait aller vers le nord... et quitte à aller aussi loin, autant aller faire un tour du côté de Jericoacoara, dont on m'avait dit tant de bien !
L'achat de mon billet d'avion a été toute une histoire, étant donné que les prix ne sont pas les mêmes pour les brésiliens et pour les étrangers, et qu'on ne peut pas payer en ligne si l'on ne possède pas une carte bancaire brésilienne. Le tout agrémenté d'une connection internet en pointillé en raison de la pluie...
Je suis quand même partie pour Rio le lendemain matin de bon heure, mais sans avoir reçu de confirmation de mon achat online. Ces petits moments d'adrénaline qui rendent ce voyage encore plus palpitant!
Une pastel de carne plus tard (l'empanada brésilienne, une des spécialistés bien huileuse que l'on trouve un peu partout)
je débarquais à l'aéroport et tendais mon passeport au guichet de la compagnie aérienne sans grand espoir... et pourtant la transaction avait bien été enregistrée et quelques heures plus tard je m'envolais pour Fortaleza, le sourire jusqu'aux oreilles.
De Fortaleza je n'aurai vu que l'aéroport et une chambre un peu glauque de pousada...
mais qu'importe, plus que quelques heure me séparaient désormais de Jeri, comme tout le monde l'appelle.
Prochain article : Jéricoacoara !