En Tasmanie encore plus qu’ailleurs en Australie, on ne prend pas à la légère la question de sécurité dans les aéroports, et surtout il est hors de question que le moindre germe d’origine animale ou alimentaire soit introduit sur l’île.
C’est pour cela qu’à l’aéroport de Launceston, lorsqu’on voit les petits chiens des douanes courir sur les tapis roulants des bagages ce n’est pas une nouvelle variante de fitness canin, c’est juste qu’aucun bagage ne doit échapper à leur flair intransigeant !
Après m’être installée dans un hostel qui avait tout de la vieille demeure familiale avec son dortoir sous les toits, je suis partie à la découverte de Launceston.
Une bien petite ville après Sydney, mais pas déplaisante avec la nature environnante.
Notamment à littéralement 5 min à pieds du centre ville, une super ballade dans des gorges agréablement fraîches sous la chaleur de l’été australien.
Et la bonne surprise d’y trouver une piscine municipale, entretenue de façon impeccable, et absolument gratuite. C’est ça aussi l’Australie, des tonnes d’équipements publics en parfait état et accessibles à tous !
Mais quand même l’impression de me retrouver dans une ville fantôme d’un autre temps : pas un chat dans les rues et une architecture qui semblaient tout droit sortie d’un livre d’histoire sur les premiers colons arrivés quelques siècles auparavant sur ces nouvelles terres.
La suite de mon aventure m’a conduite à Hobart, à moins de 3h de bus, et capitale de l’état.
Encore une fois, une bien petite ville, mais à l’échelle de la Tasmanie il y avait quand même pas mal d’activité.
J’ai vite trouvé mes marques dans un pub transformé en hostel et tenu par un couple de portugais absolument charmants. Pour la première fois depuis longtemps, leur slogan « a home away from home » –pourtant galvaudé dans le petit monde des hostels pour backpackers- prenait tout son sens.
J’ai même découvert que le journal local publiait tous les jours une scène de Calvin et Hobbes, ma BD préférée… Oui tout d’un coup je me suis vraiment sentie comme à la maison.
Hobart est une ville plutôt charmante, avec pas mal de choses à découvrir :
- la ville en elle-même tout d’abord, avec des chouettes bâtiments qui bien sûr ressortent encore mieux sur un fond de ciel bleu permanent sans l’ombre d’un nuage
- j’ai été frappée par le nombre de gens qui marchent pieds nus dans les rues ! Depuis je m’y suis habituée et après 2 mois ça ne m’interpelle plus… comme quoi, je n’étais pas si bizarre que ça quand je marchais pieds nus à l’agence !! Enfin quand même, c’est plus cool ici ! Et sans doute plus propre qu’à Paris aussi :)
- son petit port et ses vues sur l’océan
- ses paysages alentour avec des collines à perte de vue séchées par le soleil de l’été qui battait son plein
- ses plages, où je suis allée en vélo, avec le système de prêt gratuit de vélos par les musées de la ville… un super plan vu que le prix d’une location de vélo revient au bas mot à plus de 10 fois ce que je payais au Vietnam par exemple ! (cette obsession des prix m'a quittée depuis)
- le Mont Wellington, qui domine la ville et qui offre un point de vue à couper le souffle. J’y suis montée en bus et j’ai choisi de redescendre à pied : non seulement la ballade était super (même si un serpent m’a coupé la route… quelques instants de stupeur avant qu’il ne disparaisse comme il était venu), mais aussi je ressentais le besoin de faire un peu d’exercice, besoin réveillé par les bribes de sport effectuées à Sydney.
Une chouette ballade de quelques heures, qui s’est terminée dans une forêt de fougère digne d’un tableau à la Douanier Rousseau (et oui, j’ai des restes des cours de dessin de M. Point, en 3ème…).
L’occasion aussi de voir l’arrêt de bus le plus accueillant de toute la Tasmanie, et sans doute de toute l’Australie voire plus : aménagé avec un bon vieux canapé des familles, des bouquins et des couvertures pour attendre dans le plus grand confort le bus les jours de grand froid. Car l’hiver, sur le Mont Wellington, il neige ! Et oui, ça a beau être l’Australie, la Tasmanie est très au sud… et dans l’hémisphère sud c’est au sud qu’il fait le plus froid !
- des vignes, car la Tasmanie est célèbre pour son vin et de façon générale pour ses produits alimentaires plutôt rafinés (notamment des supers fromages que j’ai eu l’occasion de goûter à Sydney lors d’un pique nique chez un pote Australien de Manuella)
- son musée d’art moderne, le MONA, étonnamment moderne et intéressant pour cette ville du bout du monde, avec des œuvres plus ou moins accessibles et certaines qui ont fait le tour de la planète, comme Cloaqua, la reproduction du système digestif humain, de l’ingestion de nourriture jusqu’à la défection… tout un poème en termes de sensations olfactives ! Les hauts le coeur mont empêchée, une fois n'edst pas coutûme, de dégainer mon appareil photo...
Un musée flambant neuf et à la pointe de la modernité avec notamment un système de guide sur Iphone : aucune explication sur les murs, tout dans le smartphone avec un GPS intégré pour accéder directement aux explications de l’œuvre devant laquelle on se trouve.
-et puis j’ai découvert la folie d’Australia Day, avec les gens qui se maquillent aux couleurs de leur drapeau, habillent même leur voiture jusque dans les moindres détails et profitent de cette journée fériée au cœur de l’été pour se retrouver autour d’un barbecue et boire à la santé du pays.
- et enfin, que serait la Tasmanie sans ses animaux typiquement australiens, et sans son animal mascotte et endémique de l’île, le fameux Diable de Tasmanie ?
J’ai passée l’après midi dans un refuge d’animaux où il est facile de les approcher et je me suis régalée au milieu des kangourous (pas vraiment farouches
et autres koalas placides, comme enivrés de leurs 18h de sommeils quotidiens…
Quand au Diable, il ne ressemble en rien au Taz que la Warner Bross a animé durant toute mon enfance -et encore moins à la petite chose dessinée sur mes paquets de mouchoirs indonésiens-
on dirait plutôt une sorte de croisement entre une grosse souris et un petit sanglier…
et quand il est l’heure de manger in sort les crocs ! Le p’tit tigre a failli tomber dans les pommes.
Et j’ai même vu une espèce de grosse souris toute mignonne avec une fourrure grise à pois blancs…. Je n’ai pas pu m’empêcher de me dire que ça aurait fait un très joli sac à main ! Je sais, ce n’est pas vraiment dans l’esprit refuge…
C’est aussi depuis Hobart que j’ai pu enfin faire la connaissance de Thibaut 2 mois après sa naissance, grâce à Skype qui miraculeusement marchait à peu près, et discuter avec Amandine pour la première fois depuis mon départ… un grand moment entre rires et larmes comme on en est capables toutes les deux !!
Malheureusement je n’ai pas pu louer de voiture ou prendre part à des excursions, en raison de mon budget serré.
Mais je sais que du coup j’ai manqué en partie ce qui fait toute la beauté de la Tasmanie : ses contrées sauvages et ses parcs nationaux. Si j’ai la chance d’y retourner un jour, j’essaierai de m’organiser pour pouvoir y circuler de façon autonome et pourquoi pas y camper : visiblement c’est profiter au maximum de la nature qui fait tout le charme d’une expédition en Tasmanie.
Ouf, il me reste quand même plein de voyages à planifier pour mon retour !!
Prochain article : Cairns et la Grande Barrière de Corail !