Sur ce coup là je n'avais pas trop assuré : je savais qu'il fallait s'y prendre tôt pour réserver, et après avoir envoyé un mail de réservation seulement 8 jours à l'avance, je n'ai pas été étonnée d'apprendre que la Gibbon Experience était complète aux dates qui m'intéressaient...
Mais qu'est-ce donc que cette Gibbon Experience dont tout le monde parle? Bon, tout le monde j'exagère un peu... le petit monde des backpackers en Asie du Sud Est en tout cas...
Il s'agit d'un programme de réhabilitation des gibbons (grands singes) dans la jungle au nord ouest du Laos.
Pour lever des fonds, les personnes à l'origine du projet ont eu l'idée de proposer des trecks sur plusieurs jours, dont le but est officiellement d'essayer d'observer les gibbons dans leur milieu naturel - je dis "essayer", car il y en a si peu et ils sont si timides que les voir relève à peu près du miracle.
La raison du succès de ce programme tient en réalité surtout au fait qu'ils ont installé des tyroliennes de plusieurs centaines de mètres pour traverser les vallées et se déplacer plus facilement dans cette jungle accidentée ... et c'est ça (en plus de dormir dans des cabanes perchées dans des arbres à plusieurs dizaines de mètres du sol) qui attire autant de monde.
Mais ceux qui me connaissent ne seront pas surpris d'apprendre que le manque de disponibilité de m'a pas arrêtée, et que j'ai tenté le coup de la dernière minute.
J'aurais pu décaler de quelques jours mon avion pour Bali (le 12/12), mais j'ai préféré jouer un peu et tenter ma chance sur place. De toute façon il fallait que je rejoigne Bangkok, et je n'avais aucune envie de redescendre sur Vientiane, ayant déjà pratiqué les routes escarpées et inconfortables à l'aller. J'ai donc choisi de rejoindre la Thaïlande par le nord ouest du Laos, puis de rejoindre Bangkok via Chang Mai, sachant que les options sont simples, nombreuses et peu coûteuses pour relier ces deux villes.
Et une fois de plus, me voici partie seule à l'aventure (enfin je savais quand même un peu où j'allais).
Après une nuit dans un bus assez inconfortable, sur des chemins de terre plus que des routes, et juste derrière le chauffeur ce qui me donnait une vue plongeante sur les bas côtés qu'il rasait de (trop) près, je suis arrivée au petit matin dans la charmante bourgade de Huay Xai, ville frontière avec la Thaîlande, de l'autre côté de la rivière.
Pas hyper fun avec ses rues un peu vides, ses petites maisons en bois et ses chambres d'hôtel bien kitsch
mais passage obligé pour la Gibbon Experience.
Et j'y ai quand même bien mangé, et vu un super coucher de soleil sur les montagnes thïlandaises!
Mais bon le suspens a suffisamment duré... même si comme vous vous en doutez, je n'aurais pas fait un article complet pour raconter que je me suis fait refouler de la Gibbon Experience!
J'ai donc eu de la chance, car il y avait une dernière place disponible pour un trek de 2 jours le lendemain de mon arrivée à Huay Xai. J'avais plutôt espéré 3 jours, mais honnêtement je n'ai pas fait la difficile, et ça m'a permi de faire des économies.
Me voilà donc partie pour 2 jours avec Sarah et Riley (Australie), Brice (France), Katie, Marcus et Lisa (Allemagne) et Anne Marie (Canada).
A peine arrivés dans la jungle nous avons revêtu nos tenues de combat, en l'occurence un baudrier qui allait nous permettre de filer à toute allure accrochés à ces fameuses tyroliennes et des gants obligatoires pour protéger nos petites mains des brûlures éventuelles. Notez bien que j’ai échappé aux gants de jardinier qu'ils nous incitaient fortement à acheter (de couleur blanche, s'il vous plait), mais à la place j’avais mes gants d’Arsène Lupin (bon en vrai ce sont mes gants de running… si si il fut un temps où je courais tous les week ends !!)
Et après un peu plus d'une heure d'ascension sous la chaleur tropicale de la jungle
première tyrolienne...
... première montée d'adrénaline...
... et... whaou c'est canon!!! Trop trop bien de s'élancer dans le vide suspendue à ce cable et de se prendre pour un oiseau en admirant les paysages, les montagnes au loin et la jungle en dessous!
Et la magie a opéré toute la journée, jusqu'à ce que l'on découvre notre cabane pour la nuit, perchée en haut d'un arbre colossal et accessible uniquement par une tyrolienne:
De là haut la vue est imprenable... et mieux vaut ne pas avoir le vertige!
Avec en plus tout le confort moderne, et même d'un standard supérieur à ce que j'ai pu avoir récemment!
La salle de bain à ciel ouvert...
Avec croyez-moi "the best shower ever" face à la nature et au soleil couchant!
Après nous avoir préparé un bon dîner, notre guide nous a laissés seuls dans notre arbre -un peu flippant quand même de se dire que s'il arrive quoi que ce soit on n'a aucune idée d'où on est et la seule solution est d'emprunter de nuit une tyrolienne- et nous avons passé une excellente soirée :
- coucher de soleil
- dîner
- jeux de cartes (trop fière de leur apprendre mon nouveau jeu!)
- et crises de panique... enfin de rire quand on a aperçu notre premier rat (oui, la particularité des ces cabanes en haut des arbres et qu'elles accueillent des rats toutes les nuits...), et des insectes vraiment bizarres
Au final nous avons survécu à la nuit, protégés par nos moustiquaires
et au petit matin après une bonne nuit de sommeil nous avons pu voir le jour se lever sur les montages... magique!
Et après un bon petit dej Lao-style (riz, légumes, viande),
nous sommes repartis à travers la jungle, sous le soleil qui jouait avec les bambous...
Notre guide, qui a essayé de nous faire croire jusqu'au bout qu'on allait voir des gibbons...
Petite pause salon de coiffure face aux montagnes
et la journée s'est terminée par un bain rafraîchissant dans la rivière qu'on venait de survoler en tyrolienne:
A peine rentrée il a fallu que je traverse la frontière, à savoir que je fasse vaguement tamponner mon passeport dans une petite cabane en bois en bas d'une ruelle,
et que je traverse la rivière en bateau!
Et c'est comme ça que j'ai quitté le Laos, tout simplement, avec encore un peu d'adrénaline dans les pattes!
Prochain article : Chang Mai !