Irkustk, arrivée mercredi matin 10h, 2°C, quelques flocons de neige et un vent glacial… le choc thermique après Moscou sous le soleil !
A voir les trottoirs je n'ose même pas imaginer les hivers...
Plus grande ville de la Sibérie orientale, Irkutsk serait aussi la plus belle ville de la région… difficile de juger n’ayant pas vu les autres, mais j’ai vu deux parties vraiment distinctes :
- les monuments et bâtiments pas vraiment touristiques mais officiels ou religieux, près du fleuve Angara, et un peu plus loin les maisons anciennes en bois caractéritiques de la ville
- et de l’autre côté de la ville, le marché (presque que des femmes sur les stands, comme pour conduire les tramways!) et les rues commerçantes, assez récentes, mais pas forcément des plus accueillantes malgré la musique à fond jouée par des hauts-parleurs dans les rues principales, et avec des policiers absolument partout !!
Quoi qu’il en soit cette partie la ville m’a permis de régler deux choses devenues urgentes : l’achat d’un bonnet, indispensable pour affronter le froid pinçant, et l’aiguisage de mon couteau suisse auprès d’une petit artisan sur le marché, pour la modique somme de 10 rubles (environ 30 centimes).
Sinon voici en vrac mes premières impressions « sibériennes » :
- ici les traits sont très nettement asiatiques, plus rien à voir avec les visages à Moscou : on sent que la Bouriatie est toute proche (à l’Est du lac Baïkal)
- bien que les voitures roulent à droite, comme en Europe, les volants sont aussi bien à gauche qu’à droite… visiblement il y a quelques années acheter sa voiture au Japon était beaucoup plus économique. En tout cas ça n’a pas l’air de les gêner plus que ça, en même temps pas sûre que quoi que ce soit les gêne sur la route, du moins la notion de priorité et faire attention aux autres voitures ne semble pas être la règle
- comme à Moscou, pas ou extrêmement peu de deux roues : ni scooters ni vélos, pas très étonnant quand on imagine le climat en hiver, c'est-à-dire à peu près fin septembre… j’en rajoute un peu car en réalité l’épisode de froide semblait assez exceptionnel pour septembre et en revenant à Irkutsk quelques jours plus tard le thermomètre était remonté de près de 15°C !
Si ma première journée à Irkutsk ne m’a pas époustouflée (et m’a frigorifiée), j’ai continué à prendre mes marques avec la Russie : même si je ne comprends toujours rien à la langue, j’ai cette sensation de maîtrise de la situation, je ne me sens plus larguée comme les tout premiers jours. C’est une sensation agréable.
Et puis si l’hostel n’était pas incroyable, il était situé dans un appartement, assez douillet et avec seulement un douzaine de lits. Mais surtout j’ai passé une excellente soirée avec un couple de Norvégiens (Marit et Niels), et un couple de Belges germanophones (Natasha et Manuel) : on s’est simplement retrouvés dans la cuisine, à partager du chocolat, des chips, des bières et à échanger nos impressions, parler de nos voyages, rire pour rien du tout et se faire engueuler comme des gamins car on faisait trop de bruit dans la cuisine passé minuit ! All in English bien sûr et à chaque fois je suis surprise de voir tout ce qu’on a à se dire et à quel point on arrive à échanger malgré les différences de langue, de culture, de personnalités.
Comme tous les gens que je rencontre sur le trajet du Transsibérien font plus ou moins le même parcours, en tous cas jusqu’en Chine, nous sommes censés essayer de nous retrouver à Oulan-Bator, on verra… De toute façon on recroise souvent les gens. C’est marrant, ça donne l’impression que le monde n’est pas si grand, et surtout ça dédramatise les au-revoir quand on a bien accroché.
Jeudi matin je suis partie un peu plus loin en Sibérie pour découvrir le fameux lac Baïkal, (le plus profond du monde, 1/5ème des réserves d’eau douce de la planète, oui madame !), plus précisément sur l’Ile d’Olkhone.
Après 6 heures de minibus qui sont passées plutôt vite avec des Polonais, des Russes, un couple germano-espagnol très sympa, nous avons eu droit à un petit moment de magie avec une lumière incroyable en attendant le ferry. Le soleil a fait une courte apparition, donnant au paysage des teintes surréalistes :
Avec quand même un grand froid toujours présent -visiblement on ressemblait à un mix entre des cosmonautes et des Teletubbies…
D’ailleurs on m’a demandé si j’aimais le jaune… pour la veste j’ai du expliquer que c’était la seule couleur à -40%, pour ce qui est de la montre, j’ai laissé tombé les explications !
Mon hostel était hyper sympa :
Situé dans la ville de Khoujir, ville principale de l’Ile, dont les routes sont ni plus ni moins des des chemins terreux, voire sableux, parfois même de simples traces au beau milieu des prairies… comme ça pas de problème en hiver, les routes ne risquent pas de s’abimer
dans un environnement idyllique, près du lieu sacré des rochers du Chaman (encore une fois l’influence Bouriate), très beau, très zen
et à côté d’une magnifique plage bordée par une forêt de pins… la plage en Sibérie, je n’aurais jamais imaginé ! Et bien moins froid qu’à Irkutsk !!
J’ai aussi pu découvrir les spécialités locales :
> les bains russes : ambiance sauna dans une pièce en bois ultra chauffée, avec un robinet d’eau bouillante et des baquets d’eau froide à mixer pour se doucher avec une espèce de grande louche. Génial pour se réchauffer quand il caille dehors… et après 4 jours de Transsibérien et l’eau chaude qui ne marchait pas la veille à Irkutsk, quel bonheur !!
> la musique et les chants folkloriques lors d’un dîner à l’hostel… un peu touristes, mais sympa et le papy à l’accordéon était très fun
Et puis surtout j’ai rencontré des gens vraiment accueillants et chaleureux :
- que ce soit le personnel de la réception, les travailleurs saisonniers et/ou volontaires, comme René, le Khazak avec qui j’ai sympathisé et qui voyage depuis près de 5 ans
- mais aussi les autres voyageurs : j’ai passé une journée en excursion dans le nord de l’Ile avec un couple d’Italiens, Sandra et Laurent (Portugaise et Bruxellois), Oscar de Perth, Quentin d’Amsterdam et Vaia de Corée du Sud.
Une journée parfaite à tous point de vue : points de vue à couper le souffle sur le Lac Baïkal - plus de 300 km de lac devant nous… difficile d’imaginer que c’est un lac et non l’océan-, eau qui scintille au soleil, mini ballades sur les plateaux et les coteaux, avec grand soleil, ciel bleu, et en T-Shirt (j’ai entendu dire que l’île avait 340 jours de soleil par an, je veux bien le croire !), et Oscar s’est même baigné (13°C ?), et en plus nous nous sommes hyper bien entendus.
Une fois de plus la magie a opéré
Et la journée s’est conclue par une soirée autours d’un feu de bois improvisé près du lac : très froid dehors, mais très sympa à se réchauffer autour du feu, la Vodka aidant un peu aussi, Russie oblige !
Plus ça va plus j’ai l’impression que le temps passe vite, mais s’écoule lentement à la fois… je sais c’est antinomique mais c’est pourtant ce que je ressens. Je commence à perdre la notion des jours et des durées, ça devient intéressant ! Je me laisse porter, c’est agréable de ne plus ressentir le stress de la préparation des 6 derniers mois ! Ici la prochaine étape c’est le jour suivant et c’est bien comme ça.
En conclusion, et pour la traditionnelle partie « logistique quotidienne », j’ai dormi à Irkutsk dans une chambre plutôt confortable, mais qu’on a du aérer comme des malades, visiblement le mec déjà présent avant les norvégiens, les belges et moi avait des petits problèmes de transpiration… et oui c’est ça aussi les voyages, on partage tout…
A Khoujir sur l’ïle d’Olkhone j’ai eu une première nuit absolument glaciale dans une chambre bien trop grande, pas isolée et pas chauffée (on m’a donné ce qui restait à 21h, n’ayant rien réservé)… sympa aussi de dormir en bonnet et en pull dans son sac de couchage sous une couette et une couverture !
Mais les deux nuits suivantes j’ai changé pour une chambre hyper cosy, et hyper chauffée. Le top.
A Irkutsk, j’ai mangé plus pour me nourrir qu’autre chose : pâtes, tomates, charcuterie, fromage, pain, yaourt.
En revanche, sur l’Ile d’Olkhone j’étais en pension complète et durant plus de deux jours j’ai eu la chance de goûter à de la nourriture traditionnelle : le matin porridge, crêpes, œufs au plat, le midi et le soir soupe typique, viande en sauce et/ou poisson, petit pain sucré en dessert, et le best, le pique nique lors de l’excursion dans le nord de l’île, préparé par notre chauffeur russe (parlant …russe), avec des sandwiches pain / fromage / concombres et tomates, de la soupe de poisson et du thé chauffés au feu de bois, dans une petite clairière, abrités du soleil, avec le feu fumant à côté… magique !
Prochain article : Oulan Bator !