C’est partagée entre l’envie de décrire chaque minute de mon aventure avec force détails et le vain espoir d’arriver à donner de mes nouvelles en temps réel que je me lance ce soir dans un nouvel article.
Il est 20h, je suis dans le tout petit village de Sorata en Bolivie… il fait nuit, je suis dans une grande chambre pour moi toute seule, et je viens de quitter Elisabeth et Sylvain, mes deux nouveaux compagnons de route belges rencontrés ce midi dans le bus. Et oui, tout va très vite, à peine partie de La Paz je suis de nouveau bien entourée. Et ce soir tout le monde est au lit de bonne heure, car demain nous partons tôt en rando pour la journée. Le site est magnifique, mais pour les photos il faudra être patients !
Pour l’heure retour donc au Brésil, qui me semble déjà si loin, mais dont la chaleur et la musique résonnent encore dans mon esprit.
Lorsque j’étais à Paraty, et que je réorganisais mon parcours pour suivre le soleil, j’ai eu des nouvelles de Manu, qui passe environ une semaine de boulot par mois en Amérique du Sud. Et par un heureux hasard, nous allions arriver le même week-end à Rio. Quelle chance de pouvoir découvrir cette ville incroyable avec quelqu’un qui la connaît si bien, et quel plaisir de retrouver un pote de Paris le temps d’un week-end, de façon spontanée, en somme comme si je n’étais pas si loin depuis si longtemps déjà (bien que pour moi ces 9 mois et quelques me semblent être passés en un éclair).
A peine débarquée de Jericoacoara après un bus de nuit et un avion matinal, et je dois l’avouer pas encore vraiment revenue de ce rêve éveillé, je me suis retrouvée dans la grande et belle ville de Rio.
Juste le temps d’arriver de l’aéroport – on notera le port de Converse obligatoire… on ne me reprendra plus à porter mon sac à dos en tongues…
et je retrouvais Manu pour un café-retrouvailles-et-rattrapage-des-derniers-mois sur Ipanema où nous avions élu domicile, lui dans son hôtel du boulot et moi dans mon hostel, hyper bien placé, dans une petite allée, et super sympa avec sa cuisine et ses petits dej de malades (toasts, œufs, yaourts, fruits frais à mixer au blender pour de super smoothies, et tout ça à volonté !)
Seul hic, l'étroitesse de la chambre avec non pas deux, mais trois lits superposés!! Ambiance train de nuit Lunea!!
J’avais décidé de vivre Rio à mon rythme, en sachant que je ne pourrais pas tout voir, et que surtout j’avais envie de profiter du beau temps, des vues imprenables sur cette baie magique, et des plages.
Et pourtant, grâce à Manu notamment, j’ai fait vraiment pas mal de choses et je pense avoir eu un bon aperçu de la ville, même si en 5 jours j’en ai surtout vu le visage touristique.
Nous avons donc passé le samedi soir dans le quartier très animé de Lapa, et plus précisément au Rio Scenarium, une boite de samba qui fait fureur en ce moment, à juger par la file d’attente qui s’étend dans toute la rue. Avec certes pas mal de gringos, mais beaucoup de locaux aussi !
Au programme un bon dîner, quelques caïpirinhas bien évidemment, une super déco dans cet endroit immense aux étages et aux pièces qui n’en finissent pas, et un groupe live qui permet aux cariocas (les habitants de Rio) de remuer leur popotin en rythme. Moi aussi j'ai bien essayé mais bon… tout comme au forro de Jeri, j’ai vite jugé bon de ne pas me ridiculiser davantage.
Le lendemain changement de décor et changement de tenue : footing sur la plage ! Si c’est pas la classe de faire son footing du dimanche matin sur Ipanema et Copacabana !! Ca change de mon tour du Père Lachaise ou du Lac Daumesnil !!
Et puis c’est sympa de boire une coco fraîche pour se déshaltérer.
L’occasion aussi de découvrir en courant ces plages mythiques, avec leurs fameux loueurs de transats
ou encore de ballons de volley
dans un environnement naturel absolument incroyable
aux abords de l’emblématique Copacabana Palace
et où la mode semble être au vert cette saison.
Qui dit Rio dit aussi belles filles aux fesses parfaites… et bien vous n’en verrez pas dans cet article, il n’y a pas de raison que ce soit toujours les même qui se rincent l’œil.
Ce dimanche là nous n’étions pas les seuls à faire du sport, c’est incroyable ce que ces cariocas sont sportifs :
surf bien sûr
mais aussi football américain féminin – et ça ne plaisantait pas même en plein caniard
entraînements en tout genre
vélo
et bien sûr beach volley à gogo.
Les jours suivants, j’ai profité de la situation idéale de mon hostel sur Ipanema, à deux pas de la plage et du célèbre Poste 9, pour parfaire mon bronzage, bouquiner et jouer dans les vagues.
Avant de se lancer dans ses rendez-vous boulot, Manu m’a aussi fait découvrir le quartier de Santa Theresa, sur les hauteurs de la ville :
ses petites rues paisibles
ses belles vues sur la ville
et les escaliers Selaron, recouverts de céramiques parfois surprenantes.
A ce moment-là, un gamin d’une dizaine d’années et au regard hagard (alcool ou drogue) à commencé à nous tourner autour et à nous viser avec son ballon en plastique. Rien de bien méchant, mais un petit rappel du fait que Rio reste une ville dans laquelle il faut toujours rester sur ses gardes. Visiblement ce gamin était plus désœuvré qu’autre chose, mais rien ne dit qu’il n’avait pas des vues sur nos appareils photos ou nos portefeuilles. Et sans devenir parano, mieux vaut ne pas tenter le diable. Il ne sert à rien de paniquer et d’imaginer que chaque personne louche va tout d’un coup nous mettre en joug avec une arme à feu… mais toujours est-il que la nuit – et j’ai testé pour vous – les taxis ne s’arrêtent pas aux feux rouges afin d’éviter les vols à l’arrachée… Pas hyper rassurant quand même…
Après dans la journée quelques règles de bon sens suffisent généralement : pas de sac à main tape à l’œil, ne rien emmener sur la plage quand on se prélasse au soleil les yeux fermés, et éviter de porter une montre voyante par exemple… même quand on court ! Au passage Béren, ma montre jaune a un succès fou, même auprès des petits voyous de Copacabana : j’ai aperçu un gamin la regarder avec insistance un matin de footing… autant dire que je l’ai vite planquée et que je suis repartie de plus belle.
Bon au final je n’ai rencontré aucun problème durant mon séjour… mais c’est juste un peu stressant. Il faut dire qu’en termes de sécurité j’ai été particulièrement mal habituée en Australie et en Nouvelle Zélande !
Un petit tour par le centre ville de nuit puis de jour -on ne voit pas très bien, mais le bâtiment en béton en forme de cône sur la gauche est la cathédrale…
et une dernière terrasse pour profiter de la chaleur de la soirée
et d’une dernière caïpi (nous avons l’air totalement saouls, mais en réalité nous n’avons pas encore commencé à boire, nous en sommes en revanche à la 28ème photo, incapables que nous sommes de cadrer correctement).
De nouveau seule, je me suis attaquée au deux piliers touristiques de Rio : le Cristo Redentor au sommet du Corcovado, et le Pain de Sucre.
Pour monter au Corcovado il faut prendre un petit train qui monte à travers la forêt
et quand on arrive au sommet on découvre tout d’abord cette immense et célèbre statue de dos… . et j’avoue que la voir en vrai a été assez émouvant pour moi. A chacune de ces « rencontres » je mesure à quel point mon rêve de tour du monde est devenu réalité.
Et face à nous la vue époustouflante !
Je ne sais pas si Rio est située sur la plus belle baie du monde comme il est de coutume de le dire, mais il est indéniable que le cadre naturel est à couper le souffle.
Et en se retournant à nouveau on tombe nez à nez avec le géant :
Photo obligée…
… aidée par mon fidèle assistant qui tenait sur ses jambes l’appareil photo avec fonction retardateur.
Ce que je ne savais pas, c’est qu’à la base de la statue se trouve une chapelle. Et lorsque j’y suis entrée pour me recueillir un instant, un prêtre a commencé une messe – en portugais bien sûr. Evidemment je n’ai rien compris, mais comme nous n’étions qu’une petite dizaine je n’ai pas voulu partir en plein milieu de l’office. Expérience étonnante… qui m’a rappelé quelque peu ce fameux noël 1999 en Suède où nous nous sommes retrouvés dans une messe en polonais. Sauf que cette fois-ci personne ne me foudroyait du regard quand je ne chantais pas (contrairement à Papa qui s’était trouvé à côté d’une femme particulièrement à cheval sur les principes en ce 24 décembre).
Et puis qui dit lieu éminemment touristique dit souvenirs… et en haut du Corcovado les vendeurs sont particulièrement inspirés : et si je ramenais une assiette-horloge avec ma photo devant le Christo Redentor pour redécorer mon appart en rentrant ?!
Après avoir admiré de loin de Pain de Sucre
je m’en suis approchée (la plage qu’il surplombe est jolie comme tout)
et j’y suis montée en téléphérique : comme des airs de ski tout d’un coup !
Evidemment la vue y est superbe :
sur Copacabana
sur le reste de la baie
et j’ai regardé le soleil se coucher derrière les montagnes, avec sur la gauche le Corcovado et tout petit dessus le Christo Redentor.
Dernière visite, un peu plus culturelle cette fois-ci : un tour (organisé) dans la favella Rocinha.
Les favellas ne sont pas des bidons-villes mais bien des quartiers construits en dur, même s’il reste, tout en haut des collines, quelques cabanes de bois et de tôle.
Mais paraît-il que les plus belles vues sur la baie sont celles des favellas.
Une vraie ville dans la ville avec ses propres commerces…
Il se trouve que cette favella a été « nettoyée » 5 mois avant mon passage après une massive opération policière : tous les plus gros criminels ont été arrêtés ou se sont enfuits... Le lieu est donc beaucoup plus calme, moins dangereux, même si les policiers restent quand même très présents.
Mais des infrastructures se développent, et le maire de la ville refuse de ghettoïser les habitants des favellas et au contraire a fait construire des écoles, des hôpitaux, ainsi que de meilleures routes (= accès plus facile pour les ambulances, pompiers, police, éboueurs, etc) et des logements pour les habitants des maisons qui ont du être détruites pour construire ces routes.
Du coup l’ambiance est bien loin de celle du film « La cité des dieux », que j’ai eu l’occasion de voir quelques semaines après mon passage à Rio, mais il était très intéressant de voir de plus près les maisons, dont les étages s’empilent au fur et à mesure et pour lesquelles les règles d’urbanisme n’existent pas.
Là bas pas d’unité architecturale ou de distance minimale entre chaque immeuble : chacun construit comme bon lui semble, et en résultent d’étroits passages entre chaque maison, sans parler bien sûr des nœuds de fils électriques.
Prochain article : Salvador de Bahia !