Le bus entre Potosi et Uyuni n’était pas des plus longs (seulement 6 heures), mais le froid et l’ambiance sonore l’ont rendu assez détestable - contrairement au bus péruvien depuis lequel je poste cet article... oui oui oui vous avez bien lu... c'est trop la classe, WiFi onbaord alors que je longe la côte pacifique!! Mais je m'égare.
Donc dans ce bus, pas une seule fenêtre ne fermait… or quand on est entre 3600 et 4000m d’altitude, la nuit il fait froid. Très froid.
Quant à la musique, après que tous les passagers locaux, donc tout le bus sauf Phil et moi, aient poussé le volume de leurs téléphones à fond pour écouter LEUR musique, le chauffeur a du se dire qu’il n’y avait pas de raison que tout le monde joue sauf lui, donc à son tour il a mis sa musique à fond. Mais comme c’était dans les hauts parleurs du bus il a gagné. Et en Bolivie il y a deux règles d’or pour faire un tube : 1, hurler des noms de villes durant toute la chanson (« Sucre » ! « Cochabamba » ! etc, etc) et 2, ne parler que d’amour (« mi amor », « el corazon », etc, etc). Un vrai régal auditif.
Mais ce n’était qu’une mise en bouche comparé au froid saisissant qui nous attendait en arrivant à minuit à Uyuni.
Heureusement après quelques hésitations dans les rues pour trouver l’hostel dans lequel nous attendait Barry, nous avons fini par trouver le réconfort d’une chambre chauffée (suffisamment rare en Bolivie pour être souligné) et aux lits douillets.
Le lendemain matin, pas de temps à perdre, car nous avions pour objectif de trouver en dernière minute un tour de 4 jours… si possible à un prix bradé : tous les jours des dizaines de jeeps partent d’Uyuni, et le matin même les agences partent à la chasse aux clients pour remplir les places restées vacantes.
Après nous être fait expliquer le parcours (le même pour chaque agence) et visité 3 ou 4 agences, nous avons choisi celle qui nous paraissait la plus sérieuse et la plus sympa.
Bon choix, car non seulement nous avons eu un chauffeur-guide expérimenté et hyper prudent (Lucio : il n'a pas l'air comme ça, mais il était hyper sympa),
mais en plus notre groupe était canon, composé de Amy et Wayne, 2 anglais vivant en Australie, une autre Amy et Eleanor, 2 copines anglaises qui s’étaient fait piquer leur sac en Equateur…. d’où leurs habits multicolores rachetés en hâte en Bolivie, et Phil et moi.
Chacun avec son bonnet et ses lunettes : on est touriste ou on ne l’est pas.
Après avoir tout chargé sur le toit, nous voici donc partis pour 4 jours de découvertes… et de froid bien sûr ! Et oui, l’été ne pouvait pas durer un an pour moi. Mais en Bolivie il fait toujours beau, et avec la panoplie complète chaussettes-bonnet-gants en alpaca, ça passe très bien !
1ère étape : un cimetière de train. En soi pas de quoi se rouler par terre, mais ces carcasses se sont avérées être très photogéniques, et c’est là que nous avons commencé à exercer nos talents de photographes de l’impossible. Et à déchirer nos vêtements en rampant sur les wagons. Bon ça va, c’est la fin, je ne pouvais quand même pas rentrer après un an avec des affaires immaculées !!
2ème étape : le Salar d’Uyuni, cette étendue salée de plus de 12000 km² qui ressemble à s’y méprendre à de la neige. Et pourtant c’est du pur sel.
Une partie est exploitée, mais la majorité de cette étendue surnaturelle est protégée et reste –à l’exception des traces de jeeps- intouchée.
Ah si, un hôtel, très controversé, a élu domicile en plein centre du Salar.
Premières tentatives de photos avec jeux de perspectives… lamentables. Malheureusement la pratique dans les heures qui suivirent ne nous permirent pas de nous améliorer considérablement, contrairement au groupe d’Israéliens qui avait bien bossé le sujet et était arrivé avec moult accessoires et des scénarios bien établis. On est pro ou on ne l’est pas.
Très vite nous nous sommes donc autoproclamés « team lame » et avons tout fait pour mériter ce titre : les photos en perspectives les plus ratées,
un dîner emmitouflés dans nos sacs de couchage (mention spéciale pour Amy…),
et bien sûr la photo pépite que nous avons mis plusieurs jours à élaborer, mais dont nous sommes tous particulièrement fiers. Bon l'effet est un peu râté, cette photo est très floue, mais nous avons formé les lettres LAME. Oui, je sais, pathétique.
Après un bon déjeuner et la visite de l’île aux cactus (assez étrange une île sur cette étendue de sel… mais il faut dire qu’il y a bien longtemps c’était un lac)
le feu sacré est revenu et nous avons réussi quelques photos sympas.
Le p’tit tigre était bien sûr au cœur de l’action, mais il s’est attiré les foudres de Phil : en plus de pester contre mon appareil photo qui se mettait en veille toutes les 3 secondes -cela n’arrivera plus, en tout cas plus à moi, en revanche pour ce qui est de la personne qui l’aura racheté au mec qui me l’a volé à Cusco…-, il ne voyait pas l’intérêt de prendre toutes ces photos avec lui.
Et malgré toute l’énergie et l’engagement que le groupe entier a consacré à ces prises de vue
nous avons réussi à faire les pires photos ratées. Croyez-moi, nous n’en sommes pas fiers. Enfin si, à ce niveau là un peu quand même.
En fin d’après midi nous avons eu droit à un festival de couleurs pastels sur le salar et à un beau coucher de soleil. Oui un de plus, mais toujours aussi magnifique.
Puis super dîner (avec une bonne soupe, bien sûr) dans un hôtel de sel. Oui oui, un hôtel construit en sel. Bon rien à voir avec une maison de compte de fée, mais quand même, tous les murs et le mobiliers étaient construits en briques de sel. Pas des plus chaleureux, mais assez étonnant.
Le lendemain nous nous sommes rendu compte qu’il n’est pas nécessaire de se trouver au beau milieu du Salar d’Uyuni pour jouer avec les perspectives : un bon vieux chemin de fer fonctionne tout aussi bien.
Nous avons donc à la fois répondu aux critères d’éligibilité de la team lame, avec le pire du raté
et mis en pratique nos compétences nouvellement acquises… à défaut d’avoir les bons accessoires. Mais quand même, on note une nette progression par rapport à la veille.
Et hop, quelques lama, des vigognes
et c’est reparti pour la farandole des paysages incroyables. J’ai retrouvé les grands espaces, les couleurs, les lacs et les sommets enneigés qui m’avaient fait tomber amoureuse de l’Amérique du Sud lors de ma première visite au Chili il y a 2 ans.
Avec en bonus des colonies de flamands roses
et plein de panneaux rigolos :
ben oui les filles font pipi accroupies, après tout ce n’est pas nouveau
et les flamands ont le droit de voler, c’est juste qu’on ne doit pas leur balancer des pierres pour qu’ils s’envolent sur demande.
Encore des lacs,
encore du désert,
et d’autres lacs, de toutes les couleurs cette fois-ci. Je sais, ça fait beaucoup de photos de paysages, mais je ne m’en lasse pas.
Après une deuxième nuit glaciale, rien de tel que le réconfort des fumeroles et des sources d’eau chaudes, en regardant le soleil se lever sur les montagnes…
Encore quelques paysages de dingue
avant de rentrer et de retrouver l’étrange ville d’Uyuni : construite de toute pièce pour le tourisme, en plein désert.
Prochain article : La Paz et Huayna Potosi !