Voilà, ça y est, à l’heure où j’écris ces lignes j'ai atterri à Madrid… Je crois que je n’ai vraiment réalisé que c’était la fin du voyage qu’en sortant de l’avion toute à l’heure. Gloups.
Tout me semble un peu trop propre, les gens sont un peu trop bien habillés… bref je pense qu’il faut que je m’attende à un nouveau choc culturel. Et pourtant, tout le monde autour de moi parle encore espagnol…
Alors pour ne pas y penser je me replonge illico dans mon blog. Ca me donne l’impression d’être encore en voyage : après tout écrire ces articles a été pour moi l’un des fils rouges de cette année. Et puis j’ai plus de 5h à attendre en salle d’embarquement, alors je peux bien faire encore l’autruche pour quelques heures.
Allez hop ! retour en arrière de 2 semaines, me revoilà en Amérique du Sud.
Ah… ça va déjà mieux !
Toute contente que le bus fasse un arrêt avant la frontière, j’ai pu savourer mon dernier (cette fois c’était vraiment le dernier) Postobon. Oui, je sais, à ce stade c’était devenu une obsession… quand je disais que c’était addictif.
Une dernière occasion de manger du cuy... malheureusement encore manquée. Pas de cochon d’Inde grillé pour moi cette fois-ci
et mon dernier passage de frontière s’est fait sans problème. Et contrairement à la Colombie, dès le poste de frontière on trouve des boîtes aux lettres ! Et pour le coup il y en a à tous les coins de rue. En revanche 2,25 USD pour les timbres vers l’Europe, ça n’incite pas vraiment à écrire…
Il m’aura quand même fallu un minibus, un collectivo, un autre collectivo, un bus et un taxi pour arriver jusqu’à Quito ! Et pour ce qui est des bus, on ne m’avait pas menti, l’Equateur détient la palme de la vétusté ! Quant à la déco Jean Paul II, après tout pourquoi pas.
Et pourtant, à l’arrivé à Quito la gare routière est flambant neuve, on se croirait presque dans un aéroport !
Mon séjour à Quito s’est déroulé en deux temps, avant et après Baños.
Les premiers jours le ciel était un peu couvert, j’ai trouvé la ville polluée, peu accueillante. Mais surtout j’étais de nouveau dans un pays différent, car même si la langue est la même -à quelques mots près, ce qui corse toujours un peu l’exercice pour moi-, les repères changent : nouvelle monnaie (des dollars US !!), nouvelles échelles de prix, nouvelle nourriture… bref j’ai l’impression de me répéter à chaque fois, mais même si avec l’habitude les changements de pays se font tout seuls, il y a quand même toujours un petit temps d’adaptation.
Et de ce fait, à mon retour quelques jours plus tard, non seulement le beau temps a changé le visage de la ville, mais après une semaine d’acclimatation j’étais de nouveau à l’aise et prête à conquérir Quito. Et à l’apprécier à sa juste valeur. Enfin les quartiers touristiques… le coup du Barrio Triste à Medellin ne m’a pas donnée envie plus que ça de partie à la découverte des quartiers sombres !!
Quito est une ville plutôt belle, très vallonnée et colorée,
et j’avais la chance d’avoir, dans mon hostel aux lits douillets, une superbe vue depuis la terrasse, de jour comme de nuit.
Avec -de ce que j’en ai vu- des quartiers biens distincts :
> le centre historique : toujours cette belle architecture de l’Amérique du Sud,
des grandes places
des musiciens de rue
et même des concerts de jeunes rockeurs chrétiens devant les églises
des cireurs de chaussures
et toutes ces petites choses à grignoter, comme ces empanadas garnies de riz et viande (un poil gras –sans surprise- mais délicieux)
les quesadillas, pour une envie de sucré
ou encore les « helados a la paila », des glaces préparées directement dans la rue, dans de grandes bassines en cuivre posées sur de la glace. Le tout sur roulettes bien sûr. La meilleure glace à la framboise que j’ai mangée.
Pour les slogans des enseignes, c’est facile, tout le monde dit la même chose « por major y menor » (si j’ai bien compris, le meilleur pour le moins cher) : que ce soit les supermarchés ou la moindre boutique du coin de la rue, personne ne cherche vraiment à se différencier.
C’est dans ce quartier que ce trouve le marché, avec bien sûr une section « pommes de terre » impressionnante (même si finalement je n’ai pas vraiment eu l’impression d’en voir dans tous les plats),
et où j’ai pu tester le ceviche équatorien : un aspect maronnasse bien moins appétissant que les ceviche du nord de la Colombie, mais toujours ce bon goût d’herbes et de citron vert.
Et avec le débit à chaque stand, pas de doute sur la fraîcheur du poisson et des crevettes !
Et le dimanche, une partie des rues de la ville est fermée aux voitures, et plein de monde se ballade en vélo.
Et les rues piétonnes sont pleines, c’est la grande sortie familiale !
D’ailleurs on voit un peu de tout, comme ces vendeurs d’accessoires pour animaux, qui se retrouvent vêtus de pied en cape, avec manteau, casquette et chaussons… on est loin des chiens errants de Colombie. Comme quoi entre deux pays voisins les différences culturelles, à quelque niveau que ce soit, peuvent être importantes.
Ou encore ces bonnets que j’ai vu un peu partout, et plus tard à Baños, représentant des personnages de dessins animés plus ou moins connus. Je trouvais ça marrant, mais quand j’ai vu une argentine débarquer dans mon hostel avec son bonnet « tête de schtroumph » je me suis dit que c’était quand même mieux sur les étagères des boutiques.
> et puis la ville nouvelle, le quartier de Miraflores, qui attire les backpackers et la jeunesse locale avec ses bars et ses restaurants.
Je n'y ai pas passé beaucoup de temps mais j’en ai profité pour manger un dernier burger sud américain, ça fait aussi partie de leur culture !
Baños donc, un peu plus au sud, est connue pour ses ballades en quad, ses randos à travers les cascades environnantes, et ses eaux thermales.
De tout cela je n’aurai pas fait grand-chose… Mais j’ai de bonnes raisons !
Tout d’abord, à peine arrivée je me suis retrouvée terrassée par une nouvelle intoxication alimentaire… décidément, mon corps commence à fatiguer. Mais quel meilleur endroit pour tomber malade ?... Baños signifiant « bains » (en raison des thermes), mais aussi tout simplement toilettes… D’autant que pour la première nuit, n’ayant pas trouvé de dortoirs libres je me suis retrouvée dans une chambre privée.
Quand je dis que j’ai toujours une chance pas possible même dans les moments moins sympas. Et puis cette fois-ci j’ai retenu les leçons du passé et dès le lendemain matin je me fournissais en antibiotiques à la première pharmacie trouvée et le problème était résolu en moins de 48 heure. Mais c’est vrai que cela ne m’a pas trop incitée à m’aventurer au marché pour goûter les spécialités locales.
Le temps pluvieux ensuite m’a clairement découragée : quasiment 3 jours de pluie non stop. Si j’avais été un peu moins crevée j’aurai sans doute bravé la pluie et le froid (il ne faut pas croire que parce qu’on est en Equateur il fait toujours chaud ! en tout cas pas en hiver), mais là je n’en ai pas eu le courage.
Et enfin mon budget serré de fin de parcours ne me permettait pas vraiment de me payer toutes ces activités touristiques. Bon pout être très honnête, je préférais surtout garder un peu de ressources pour me payer des plongées aux Galapagos :)
Voilà quand même un aperçu de cette petite ville, même si j’ai passé pas mal de temps dans mon hostel à reprendre des forces, à trier mes photos, et à bavarder avec mes compagnons de dortoir, notamment Simon un anglais que j’avais déjà croisé à Sucre plusieurs mois plus tôt et que j’ai retrouvé par hasard. Décidément, jusqu’au bout ces petits hasards des voyages se seront produits.
Une ville qui vit essentiellement du tourisme (pas seulement des gringos, aussi beaucoup d’Equatoriens), avec ses rues qui regorgent d’agences touristiques,
de petits restos
d’artisanat local
ou encore de ces vendeurs d’espèce de guimauve façonnée sur le pas de porte de leur boutique et qui ensuite durcit… là encore, j’ai failli à mes obligations et je n’ai pas goûté.
Le tout dans un cadre ultra naturel, puisque Baños est entouré de montagnes, de cascades… même si tout cela était un peu caché par les nuages lors de mon passage.
J’ai quand même assisté au grand événement du moment : j’ai d’abord cru à un mariage, mais la supposée mariée me semblait assez jeune et se trémoussait quand même beaucoup dans sa robe rose bonbon à son arrivée en limousine, musique à fond.
Mais bon, comme tout cela se passait devant une église, et qu’il y avait des filles toutes coiffées, maquillées, en talons, robes de soirées et bouquets de fleur, façon demoiselles d’honneur à l’américaine, je me suis dit que encore une fois ce devait être seulement une façon différente de se présenter devant l’autel.
Plus tard, en surprenant les discussions d’un groupe de mon hostel, j’ai en fait compris de quoi il s’agissait : les 15 ans d’une jeune fille de la ville, qui visiblement était impliquée dans des actions sociales et était de ce fait ultra populaire. Visiblement donc les 15 ans constituent un rite de passage important pour les filles, un peu comme les « sweet sixteen » aux Etats-Unis.
Enfin la nuit l’église prend des airs de Walt Disney
et je suis tombée sur du street art sympa :
J’ai profité de mon retour à Quito (d’où j’allais prendre mon avion pour les Galapagos) pour aller visiter la mitad del mundo, autrement dit le site sur lequel se trouve la ligne de démarcation entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud.
Le site est conçu comme une sorte de parc d’attractions, avec ses boutiques et ses restos
… en Equateur pas de baby food, les bébés mangent la même chose que leurs parents !
et même des employés qui passent leur temps à nettoyer et entretenir les jardins.
Il n’y a pas beaucoup plus à voir qu’un monument et la fameuse ligne de démarcation
mais c’est marrant de se retrouver à cheval entre les deux hémisphères !
D’ailleurs tout le monde se fait prendre en photo et rivalise d’imagination pour trouver la meilleure pose.
Et j’ai même pu voir les costumes traditionnels du pays, notamment le pantalon blanc qui arrive à mi mollet et les sandales pour les hommes, avec cette famille en visite.
Un passage éclair donc en Equateur, et j’ai du mal à dire si j’ai aimé ou non… je pense qu’il faut définitivement plus d’une semaine pour s’imprégner de l’ambiance d’un pays.
Prochain article : Galapagos !