Assise à une terrasse qui surplombe le Mekong, enduite de DEET - oui, nous les backpackers on ne dit plus lotion anti-moustique, ni même repelant en English dans le texte, non on ne parle plus que du fameux composant qui fait fondre le plastique mais qui est le seul à tenir à distance ces mini vampires, à savoir le DEET- enduite de DEET donc car le soleil vient de se coucher, je m’apprête à écrire une nouvelle page de l’histoire. Ah non pardon de mon blog. Enfin un nouvel article quoi.
Sous mes pieds, le Laos, de l’autre côté de la rive, la Thaïlande.
Avant de quitter ce beau pays, revenons donc sur mon arrivée.
J’ai quitté les lieux touristiques du Cambodge pour remonter doucement vers le nord, avec un stop à Kratie. Un trajet un peu longuet qui a commencé à 5h du matin par une heure d’attente d’un mini bus qui n’est jamais arrivé. Après avoir fait appeler 3 fois par mon hostel (c’est ça qui est hallucinant ici, même à 5h du matin il y a toujours quelqu’un pour vous aider) l’agence qui m’avait vendu mon billet, une grosse Mercedes a fini par venir me chercher et nous avons rattrapé le bus qui était déjà parti.
S’en sont suivis 4h dans un bus non climatisé et au centre du Cambodge, dès que le soleil se lève à 6h il fait chaud. Très chaud. Surtout dans un bus en plein soleil.
Puis changement de bus, avec de nouveau contrôle des billets pour que le « steward », si on peut dire comme ça, s’assure bien de qui va où. Et re-6h de bus.
Manque de bol petit raté à l’arrivé, car voici l’étrange conversation que j’ai eue avec ce fameux steward après la pause déjeuner de 15h, et après m’être fait confirmer que mon arrêt n’était pas avant 2h de route supplémentaires :
Lui : You go to Kratie ?
Moi: Yes
Lui : Do you sleep there?
Moi : Yes (je commence à me douter qu’il va essayer de me refourguer l’adresse d’un hostel…)
Lui : How many days ?
Moi (un chouille agacée) : I don’t know, I don’t have plans yet
Lui : You don’t want do go to Stung Treng?
Moi : No! But what is it?
Lui : We have already passed Kratie...
Moi : I hope it’s a joke!!
Bon il ne rigolait pas spécialement, donc ça n’avait pas l’air d’être une bonne petite blague locale. En fait l’arrêt était avant la pause dej, mais ils ont juste oublié de le dire…
En même temps en Asie du Sud Est il y a toujours une solution et en insistant bien (non j’ai acheté un billet pour Kratie donc je ne veux vraiment pas aller à Stung Treng à 200km d’ici !), ils ont arrêté le bus et appelé un mini bus pour me ramener à Kratie.
C’est comme ça que je me suis retrouvée à attendre une heure assise sur mon sac à une station service en pleine cambrousse !
Tout ça donc pour m’arrêter à Kratie, une petite bourgade sur les rives du Mekong,
poussiéreuse et en travaux lors de ma venue (ils refont le marché, donc THE lieu de vie de la ville, en plein centre)…
avec des échafaudages en bois ( !!) : petit clin d’œil pour Roselyne, on se rapproche des échafaudages en bambou que j’ai enfin fini par voir au Laos (photo prochainement !)… donc ça existe encore !!
avec son dispensaire pour enfants ouvert aux 4 vents et dont les petits patients repartent sans doute plus malades qu’ils n’y arrivent…
et dont le principal intérêt est d’aller voir des dauphins d’eau douce, en voie de disparition.
Un tout petit peu l’arnaque car on ne les voit pas vraiment, mais c’était une pause bien méritée dans ce long trajet vers le Laos, où j’ai vu des supers couchers de soleil (et oui je ne m’en lasse pas) et rencontré Sylvie et Thierry un couple de français hyper sympas qui voyagent en moto et avec qui je suis allée voir ces fameux dauphins.
Bon… la petite chose au milieu de la photo c’est un dauphin. Non mais on les voyait mieux en vrai.
Et puis finalement l’intérêt de cette sortie c’était aussi la ballade en bateau, toujours aussi zen sur ce fleuve
et le trajet à l’arrière du chauffeur qui m’emmenait en scooter
en passant à travers les petits villages, où la notion de sécurité routière est très différente de nos standards européens !
Une chouette visite qui s’est conclue par un coucher de soleil à tomber
toujours au bord du Mekong qui non seulement nourrit ses riverains mais leur permet aussi (entre autres) de se laver le soir venu.
C’est ainsi que c’est cloturé le chapitre Cambodge, avec quand même pour remonter toujours plus vers le nord un trajet assez épique.
Nous étions 20 (dont un bébé) dans un mini bus de 16 places… et oui ici c’est comme en Sibérie, tant que ça rentre on ne regarde pas le nombre. Nous étions donc 4 sur des rangées de 3, mais surtout, et ça je n’avais encore jamais vu, le chauffeur étais assis sur les genoux d’un passager pour conduire.
Oui oui vous avez bien lu. En fait le passager, un Cambodgien, n’a pas réussi à tenir à 5 sur une banquette de 3 -il a pourtant vraiment essayé, mais non, la porte ne pouvait pas fermer avec les 2/3 de son corps à l’extérieur du mini bus-, donc pas plus démonté que ça (sans doute l’habitude, contrairement à nous pauvres touristes qui assistions totalement interloqués à cette scène…) il est allé s’assoir sur le siège du conducteur, et ce dernier s’est hissé sur ses genoux. Visiblement il arrivait quand même à atteindre les pédales.
L’histoire ne dit pas s’il avait placé une pierre sur l’accélérateur pour se faciliter la tâche.
Un poste de frontière à la cool, deux petites cabanes en bois et notre « steward » qui s’est occupé de tout. En 20 minutes c’était réglé, on passait la frontière à pied pour entrer officiellement au Laos et un autre bus nous emmenait vers notre prochaine destination.
Si Phan Don, également appelé 4000 islands (for the tourists), est un petit havre de paix, avec comme son nom l’indique plein d’îles toutes proches les unes des autres au milieu desquelles s’écoule… le Mekong ! Pour changer. Mais pour mon plus grand bonheur.
Un lieu un peu hors du temps avec globalement rien d’autre à faire que bouquiner
faire la sieste dans le hamac sur la terrasse de son bungalow
vaguement faire le tour de l’île (la principale est Don Det) en vélo
avec un vélo qui de préférence ne tient pas trop le choc… mais on ne me la fait pas, je sais réparer une chaine qui a déraillé !! Ils voulaient me faire payer 2 dollars pour ça, quasiment le prix de la nuit dans mon bungalow… ils n’avaient pas bien vu à qui ils avaient à faire !
et aller sur l’île voisine voir des chutes d’eau, et tremper les pieds (mais vraiment pas plus) dans l’eau du Mekong
observer la nature
le bébé Water buffalo devant mon bungalow était né à peine 5h plus tôt !
regarder les lever de soleil
puis les couchers de soleil.
Encore une fois pas simple ma vie en ce moment…
J’ai aussi eu la chance de passer une aprem et une soirée avec Imke et Ignacio, que j’avais rencontrés (j’espère que vous avez fait des fiches) en Sibérie et retrouvé à Pekin et sur la muraille de Chine. Trop bien de les revoir après 2 mois, on était tous contents, avec plein de choses à se raconter, d’infos à s’échanger… c’était comme si on s’était quittés la veille !
Encore une fois dur dur de leur dire au revoir ne sachant pas quand on se reverrait, mais ce sera soit l’Amérique du sud au printemps, soit Madrid plus tard !
Les petites photos traditionnelles de quelques un de mes repas
et de mes hébergements, avec cette fois-ci encore des chambres pour moi toute seule :
Malgré tout quand même un peu dur de changer de lieu tous les 2 ou 3 soirs, même si pour l’instant je n’ai pas vraiment eu de mauvaise expérience.
Mais même si j’essaie de ne pas penser à mon appart (vidé et avec quelqu’un que je ne connais pas dedans ce n’est plus le mien, du moins temporairement), j’avoue qu’hier soir dans un énième bus de nuit j’ai vraiment rêvé de mon lit. Le mien, celui où je m’endors tous les soirs en sachant que je vais trop bien y dormir. Mais cette aventure vaut vraiment le coup de quitter son lit pendant un an !!
Prochain article : Vientiane !