Après une traversée vomito dont je tairai les détails (pour ma part j’ai dormi tout le long des 3h de ferry), nous avons atteint l’île du Nord avec une première étape à Wellington.
Après un bon déjeuner dans un pub où nous avons découvert l'une des spécialités locales, le chicken burger avec brie, confiture d’airelles et herbes aromatiques
nous avons visité la ville… malheureusement sous une petite bruine londonienne. Nous qui pensions trouver le beau temps un peu plus au nord !
Mais qu’à cela ne tienne, après plusieurs jours perdus dans la nature nous étions contents de redevenir citadins pour quelques heures et de pouvoir apprécier entre autres :
- l’architecture très éclectique de la ville, mêlant moderne (controversé) et ancien (dans la limite des 170 ans et quelques depuis la colonisation européenne)
- la Post-It battle qui est arrivée jusque là-bas
- un immeuble zèbre (un hostel)
- et des bâtiments plus typiques
La suite du voyage nous a conduit à Foxton, une petite ville très étrange puisque tous ses habitants semblaient la déserter : nous n’avons jamais vu autant de panneaux « à vendre » sur les maisons des quartiers résidentiels.
Mais la plage était jolie, même si nous avons déjeuné dans le van parce qu’il faisait toujours un peu frais.
D’ailleurs il s’agissait d’une plage un peu particulière, comme il y en a quelques unes en Australie et en Nouvelle Zélande : on pouvait y rouler ! La vitesse était limitée à 30 km/h, mais quand même, une route en sable le long de la mer !
Malheureusement je n’ai pas eu le droit d’emmener le van y faire un tour, mais je crois que Ben et Manu ont eu raison, aucun de nous n’avait envie de passer le reste du séjour embourbé à Foxton.
Quelques champs d’éoliennes plus tard,
nous avons trouvé the spot pour passer la nuit : un parc aménagé au bord de l’eau, toujours très rudimentaire, mais avec un paysage et un calme qui allait vite nous faire oublier le manque de douches.
D’ailleurs j’ai revu plusieurs 4x4 tractés par des caravanes de compétition (souvent même des bus transformés en caravanes)… comme quoi l’australien que j’avais vu faire la même chose sur la Stuart Highway n’était pas fou, il devait juste être néo-zélandais.
Et le lendemain nous sommes tous allés courir, il aurait été criminel de ne pas le faire dans un endroit pareil, et le bain de mer pour se rincer a été plus que vivifiant !
Cap ensuite sur Napier, ville bordée par les eaux émeraude de l’Océan Pacifique
mais surtout caractérisée par ses nombreux bâtiments Art-Déco : la ville a été détruite par un tremblement de terre majeur en 1931, et tout a été reconstruit dans ce style en vogue à l’époque :
Et allez hop, une petite vaisselle dans les toilettes du parking, ça faisait longtemps !
Un petit arrêt par le Mc Do de Taupo avec son avion qui sert de salle de restaurant,
quelques photos au bord du lac avant que le soleil ne se couche
et nous sommes partis nous installer pour la nuit dans ce qui aura été sans doute le lieu le plus flippant de tout notre séjour! Après plusieurs avoir roulé plusieurs kilomètres à la sortie de la ville, nous avons bifurqué dans une forêt et avons encore roulé 5 ou 6 km sur des chemins de pierres et de terre, à la nuit tombante. Nous sommes finalement arrivés dans une clairière totalement vide (c’était sans doute ça le plus angoissant, d’habitude nous avions toujours au moins un ou deux vans pas trop loin de nous), sans un bruit (à part le bruit des bêtes...) et avec la sensation d’être dans un endroit tellement isolé de tout qu’un tueur fou allait surgir de la forêt et nous trucider à coup de hache. Ca semblait super probable sur le coup.
Mais nous sommes restés braves, même si nous ne nous sommes pas trop éloignés du van et avons passé notre temps à verrouiller toutes les portes, et nous avons même procédé à une cession lavage de cheveux avec les moyens du bord et en utilisant le moins d’eau possible de la réserve du van -oui c’est sympa de ne pas se doucher, mais on n’a pas encore inventé les lingettes pour les cheveux. De loin, pour le tueur fou qui nous observait depuis sa cachette, cela devait avoir des airs de rituels sataniques. Tant mieux, ça a du lui faire peur.
Quelques heures plus tard, alors que nous avions calmé nos angoisses en nous lançant dans une partie de cartes enflammée, une voiture a surgi de nulle part. Re-angoisse, re-ambiance colonie de vacances, re-ambiance âge mental 8 ans, bref, nous avons éteint toutes les lumières et observé l’ennemi à travers les rideaux orange. Et Benoît a murmuré, sans doute sous l’effet de la terreur : « Ils sont deux... ou moins... ou peut-être à peine plus… ». Une belle déclaration qui est venue s’inscrire au chapitre des phrases culte de notre séjour en Nouvelle Zélande.
Le lendemain matin, après un départ en catastrophe -et donc un atelier sandwich sur la table à l’arrière du van qui dévalait le chemin accidenté de la vieille-, nous avons pu prendre le bus qui allait nous mener au départ du Tongariro Alpine Crossing, un trek de 19,4 km à travers les paysages totalement lunaires du centre de l’île.
Au programme pour nous, un échantillon de tous les temps possibles en une journée : bruine, nuages au-dessus, en-dessous ou même tout autour de nous
grand beau
grand vent
mais dans tous les cas des vues incroyables, même si le fait de ne pas voir à 2 mètres à certains passages nous a sans doute privés de points vues sympas.
Après cette journée dans les pattes, les sources chaudes de ont été plus qu’appréciées
… on ne peut pas en dire autant de l’odeur pestilentielle dégagée par les geysers boueux de Rotorua,
qui ne nous a cependant pas découragés de visiter ce joli petit village au bord du lac.
Et pour finir en beauté cette journée, nous avons trouvé un emplacement pour la nuit juste au bord du lac : festival d’étoiles et walabies (!)… si nous avons bien compris le jeune hollandais qui avait décidément l’air bien informé, ils étaient arrivés d’Australie d'une façon ou d'une autre (on n'a pas compris ce passage) et une sorte d’espèce endémique avait fini par se développer au bord du lac.
Et le lendemain matin, froid glacial pour le lavage de dents, mais que c’était beau de se réveiller dans un tel cadre !
La Nouvelle-Zélande, c’est aussi le pays des chutes d’eau, les waterfalls comme on dit là-bas
des paysages vallonnés
et des moutons… en Australie j’avais vu des kangourous s’approprier un terrain de golf, et bien en Nouvelle-Zélande c’étaient tout naturellement des moutons !
Nous sommes arrivés à Raglan en fin de journée, pour admirer ses plages,
ses surfeurs en nombre sur le left hand break visiblement le plus long du monde
et un coucher de soleil, une fois encore, à tomber.
En repartant, nous avons demandé à un surfeur en train de ranger son matériel s’il connaissait un endroit sympa : il nous a indiqué le meilleur emplacement possible, en haut d’une falaise, face à l’océan, seuls au monde, mais cette fois-ci pas l’ombre d’un tueur fou.
Et après la visite d’une mine désfactée
et une nouvelle nuit dans un champ nous avons expérimenté de nouvelles sources d’eau chaude, sur la plage cette fois-ci !
Incroyable : 2 heures avant et après la marrée basse, il suffit de creuser dans le sable et de se faire sa propre petite baignoire d’eau bouillante !
Pourtant arrivée à 6h du matin sur la plage, nous n’étions pas les premiers et heureusement car nous avons pu emprunter des pelles pour nous faciliter la tâche… ce n’est pas gagné à la seule force de nos mains !
Nous avons donc réussi à nous faire notre mini piscine thermale, et même si nous n’avions pas l’air très malin dans notre trou, nous avons pu profiter, une fois n’est pas coutume, d’un super beau lever de soleil sur la mer !
Et rien de tel qu’alterner bain bouillant et baignade glacée, à la suédoise !
Mais l’océan reprend vite ses droits, et même si nous avons lutté le plus longtemps possible pour conserver notre petit bain bouillonnant, la marée montante a mis fin à l’expérience.
Après un petit déjeuner royal et bien mérité
nous avons pris la direction des magnifiques plages de la péninsule de Coromandel.
Au programme, des sauts,
beaucoup de sauts (c’est l’effet du retour du beau temps)
des plages de sable blanc
et encore des sauts… avec de nombreuses tentatives plus ou moins fructueuses et la patience légendaire de Manu
pour arriver à la photo parfaite !
Un petit tour dans l’eau
une petite ballade près des maisons du coin, toutes équipées d’un tracteur… pour déplacer l’énorme bateau, of course
et à la clé le fish’n chips qu’attendait Manu depuis son arrivée ! Parfait, dans un mini village au bord de l’eau, bien graisseux dans son emballage en papier journal et noyé sous le vinaigre, il n’y a que comme ça qu’on peut l’apprécier !
Après un dernier camping (ah quand même !)
et une dernière cession trampoline
oui, c’était mon anniversaire, alors j’avais décidé de me mettre en robe, même si ce n’était pas du tout adapté !
nous avons pu voir les toilettes publiques les plus photographiées au monde, à Wakawaka… pour nous pas de vaisselle cette fois-ci
et la côte nord ouest, sympa, même si un peu décevante après la journée de la veille.
En revanche notre dernière petite ballade nous a menés à un sommet avec une vue imprenable sur toutes les petites îles en contrebas.
Malheureusement ma tentative de me faire coquette pour mon anniversaire a été mise à mal par le climat qui s’est rafraîchi, et le total look leggings, gilet et chaussures de marche était tout d’un coup un peu moins classe.
Ma montre jaune avait tenu le coup jusque là, ayant rempli la mission de m’accompagner au moins jusqu’en Nouvelle Zélande -malgré notamment la perte de sa trotteuse et une attaque acide au DEET- la journée ne pouvait se terminer mieux.
Et pourtant, Manu et Ben on réussi l’impossible : trouver un gâteau d’anniversaire et même des bougies alors qu’on s’était garés sur une sorte de parking de routiers dans un tout petit village pour passer notre dernière nuit dan le van. Alors qu’on venait de terminer notre dîner j’ai eu la chance de pouvoir souffler mes bougies d’anniversaire. La grande classe.
Ce n’est pas le décor qu’il faut regarder (ahhh ce orange…), c’est l’intention qui compte. Vraiment. Merci encore les amis.
Le lendemain, changement de décor, et coup de foudre pour Auckland : une ville jeune, dynamique, où il semble faire bon vivre, avec un cadre incroyable, des gens sportifs, plein de petits quartiers sympas pour sortir, des quartiers résidentiels hyper calmes bien qu’à deux pas du centre ville, et même un magasin de disques trop classe déniché par Benoît.
Un petit port trop agréable à la tombée de la nuit,
hyper sympa aussi le matin pour courir
et encore et toujours des containers qui sont recyclés dans la ville !
Et puis des plaques d’immatriculation personnalisées (FSHMKT = Fish Market)
Et des hamburgers au chat.
La seule ombre au tableau : retourner à la réalité (ma réalité du moment) des dortoirs d’hostels : un peu dur après le free camping pendant 3 semaines !
C’est donc dans cette belle ville que nous nous sommes dits au revoir, il était temps pour Ben et Manu de rentrer en France, et moi de m’envoler faire Fiji, ses plages, ses cocotiers, ses plongées…
... si seulement !! Et oui, arrivée à l’aéroport et après quelques heures d’attente dans une totale désinformation, j’ai appris que mon vol pour Fiji était annulé, en raison de mauvaises conditions météo. J’ai appris aussi que le vol de la veille avait également été annulé, et qu’il n’y avait aucune garantie de décollage dans les jours suivants, puisqu’une alerte à l'ouragan avait été donnée.
En moins d’une heure il a donc fallu que je prenne une décision, et après check internet de la météo, et sur les conseils des hôtesses de l’air de la compagnie, j’ai finalement choisi d’annuler purement et simplement l’étape Fiji : je n’avais pas envie de passer 15 jours sous la pluie (ou comment faire d’un paradis un enfer sur terre) et pas envie non plus de prendre le risque de subir un ouragan.
Le temps de réfléchir à tout cela j’ai pu refaire un bisou à Ben et Manu qui décollaient plus tard, et leur confier le Lonely Planet de la Nouvelle Zélande… et celui de Fiji, qui n’aura pas servi mais que j’avais déjà commencé à potasser ! Comme quoi, je ne le referai pas : regarder le guide trop à l’avance m’a portée la poisse !
J’ai quand même eu de la chance car l’hôtesse de Quantas s’est plantée pour mon changement de billet et m’a mise sur le vol suivant (le lendemain), alors qu’elle aurait dû respecter les quotas alloués aux billets tour du monde… autrement dit je n’avais aucune garantie d’avoir un billet avant la date du 16 avril initialement prévue (nous étions alors le 31 mars).
De retour en ville (j’ai renoncé à l’idée de passer 24 heures dans le hall de l’aéroport, sans pouvoir accéder aux salles d’embarquement), il n’y avait plus de place dans l’hostel où nous avions passé la nuit précédente, et l’accès à internet dans mon nouvel hostel était hors de prix ! Donc après avoir épuisé tous les spots gratuits de la ville (soit qui ne marchaient pas, soit qui étaient limités à 20 min), je me suis résolue à retourner à l’hostel de la veille, dont j’avais gardé le code en mémoire, afin d’utiliser leurs ordinateurs.
Et hop ni vu ni connu j’ai passé près de deux heures à tout organiser là-bas : procédure de remboursement du vol pour Fiji (ce n’est pas gagné j’attends toujours…), réservation d’un hostel à Buenos Aires, quelques mails pour prévenir les copains de mon arrivée, demander aux autres quelques bons plans, premières recherches pour une école d’espagnol, etc, etc…
Au final un peu déçue bien sûr de ne pas avoir vu Fiji cette fois-ci mais je sais que ce n’est que partie remise, et un petit coup d’adrénaline et d’imprévu ça fait toujours du bien pour ne pas oublier que tout peut arriver, mais que ce n’est jamais bien grave !
Le lendemain j’étais donc de retour à l’aéroport, et en Nouvelle Zélande tout le monde est cool, alors tant que la porte d’embarquement n’est pas annoncée, on nous dit simplement de nous relaxer. Take it easy en somme.
Prochain article : Buenos Aires !