Ma première rencontre avec Sydney a eu lieu un matin de février 2001… Depuis, cette ville a toujours gardé une place particulière dans mon cœur, au coude à coude avec Stockholm que j’avais découverte un an plus tôt.
Ce 12 janvier quand j’ai atterri pour la deuxième fois à Sydney, mon cœur a de nouveau chaviré.
Même s’il semble de bon ton parmi les backpackers de dire que « Melbourne est carrément mieux », je persiste à penser que Sydney a quelque chose que les autres n’ont pas : je ne sais pas si c’est sa beauté ou bien l’énergie qui semble se dégager de cette ville qui a tout d’une capitale, mais en tout cas c’est ce que j’ai ressenti à nouveau, avec mon regard de touriste, bien sûr.
Sydney a aussi été l’occasion de retrouver Manuella, qui m’avait lâchement abandonnée 8 mois plus tôt, mais qui m’a accueillie dans sa maison comme si je faisais partie de la famille. Manuella, si jamais par un heureux hasard tu retrouves le chemin de ce blog, merci encore pour votre hospitalité !
Une chambre rien qu’à moi et des repas au top partagés en famille, souvent préparés au barbecue, Aussie way of life oblige !
Après un passage éclair à l’aéroport de Darwin (au moins j’aurais mis les pieds sur le sol de cette ville dont le nom m’a toujours fascinée)
et après quelques heures à observer depuis le ciel les terres arides de l’Australie centrale, avant de les fouler de mes petits pieds
je suis enfin arrivée à Sydney ! Le p'tit truc blanc au milieu de la photo, c'est l'opéra!!
Je l’avais déjà visitée en long en large et en travers, donc cette fois-ci point de programme précis, j’ai pris mon temps, j’ai même rechaussé mes runnings le temps de deux cessions course à pied au bord de la mer (bon j’avoue depuis, entre le nez cassé et la chaleur, les runnings ont retrouvé leur place bien au fond du sac), et je ne suis retournée que dans les lieux restés mythiques dans mon esprit :
- l’opéra, photographié sous toutes les coutures, à toutes les heures du jour et de la nuit
- où nous avons d’ailleurs bu un verre le dernier soir, à l’opéra bar, un lieu magique avec une vue imprenable au cœur de la baie
- le pont, que je n’ai pas escaladé car c’était hors budget cette fois-ci encore (je vais revenir sur le choc des prix à mon arrivée en Australie)
- Luna Park que j’ai eu la chance de découvrir, avec son charme un peu désuet et son petit côté rétro gardé presque intact depuis son ouverture il y a plus d’un siècle -oui ma bonne dame-
- la city, et son agitation toujours étonnante si près de la mer
- les magnifiques plages des Eastern Suburbs : Coogee, Bronte, et tout plein d’autres aux noms aussi enchanteurs
avec les fameux burgers du Barzura à Coogee
sans oublier bien sûr la célèbre Bondi et son Iceberg Pool aux couleurs et à l’emplacement incroyables
- et Manly, plus touristique, avec ses petits jeunes en maillot de bain dans les 7 Eleven… comme un flashback de l’Asie du Sud Est avec ses hordes d’Anglais alcoolisés…
mais quand même une super ballade le long de la côte
avec une petite plage sans prétention investie par les locaux et où je me suis sentie chez moi le temps d’une après midi
et au retour une vue imprenable depuis le ferry sur la baie de Sydney au coucher du soleil :
Et puis une bonne fiesta avec tous les nouveaux potes de Manuella, au cœur de Kings Cross et dans une ambiance déjantée jusqu’au petit matin.
Bref un séjour assez mémorable.
Il m’a donc fallu peu de temps pour retomber amoureuse de cette ville, comme si je la découvrais pour la première fois.
En revanche, quel choc d’arriver en Australie après 4 mois passés en Asie et en Asie du Sud Est !!
Un choc culturel tout d’abord : je m’étais préparée à être déroutée en quittant la France pour la Russie, puis la Mongolie, la Chine et l’Asie du Sud Est… mais je n’avais pas réalisé qu'en débarquant en Australie le retour à un niveau de développement comparable à celui de l’Europe serait aussi déstabilisant !
C’est assez difficile à expliquer puisque si je parle du monde et de l’effervescence, ils étaient bien plus importants lors de mes précédentes étapes, mais le fait par exemple de retrouver des réseaux de transports organisés, des bus, des métros, des gens en costumes qui partent travailler à la city a été pour moi assez déroutant…
Je me rends compte en l’écrivant que j’ai du mal à traduire ce que j’ai ressenti, mais en Asie j’ai voyagé sans problème, les infrastructures existaient et il y avait bien sûr aussi des gens qui partaient au travail, ceci dit les transports n’étaient par exemple pas du tout organisés de la même façon : j’ai passé 3 mois à pouvoir acheter des tickets de bus à tous les coins de rue, à devoir marchander pour le moindre achat, à acheter un billet de bateau mais à me retrouver dans un mini bus, puis un bus, ensuite une voiture à cheval et enfin ledit bateau, pour au final toujours arriver à destination, et soudain toute cette « désorganisation parfaitement huilée » m’a manquée.
En somme c’est comme si je retrouvais d’un coup tous les repères que j’avais consciencieusement effacés de mon cerveau pour m’adapter en Asie, et que du coup je retrouvais tellement mes marques d’européenne dans le fonctionnement des choses que cela créait un choc culturel par rapport aux mois précédents.
Je ne sais pas si je suis claire, mais je crois que je n’avais pas anticipé que ce retour à des schémas « classiques » pour moi créerait un manque d’exotisme. En retrouvant mes repères j’ai finalement perdu le joyeux capharnaüm et le dépaysement du début de mon voyage.
Et puis le choc des prix !! Je racontais dans mon dernier article à quel point j’avais savouré la vraie cuisine locale indonésienne pour 1,50 dollars (environ 1,10€)… là encore la claque a été rapide et violente : à mon arrivée sur le sol australien, impossible de trouver le moindre sandwich à moins de 6 dollars (5€) et pour tout, y compris -et surtout- les transports, notamment les transports en commun, des prix parisiens voire encore plus élevés.
Beaucoup de gens avaient tenté de me prévenir, mais c’est marrant comme on s’habitue facilement à être le roi du monde avec 25 dollars par jour et comme il est difficile de redevenir du jour au lendemain dans la condition d'un étudiant fauché qui compare chaque prix et se prive en permanence avec pourtant un budget deux fois supérieur…
Il m’aura donc fallu une bonne quinzaine de jours pour me réadapter à ce coût de la vie, et autant dire que j’ai bien fait de sur-profiter de la grande vie avec resto matin-midi-et-soir en Asie, car je pense que ce n’est pas près de se reproduire !
Mais il en faut plus pour gâcher mon plaisir de retrouver ce pays qui m’a toujours fascinée, et même si la vie est chère je dois dire encore une fois que peu de pays, mis à part la Suède bien sûr, sont aussi attirants à mes yeux, pour y vivre j'entends.
Et puis le développement a du bon aussi : mon vol pour la Tasmanie a été annulé et j’ai été logée comme une reine dans un hôtel 4 étoiles près de l’aéroport !
Une soirée de luxe dans une chambre encore une fois plus grande que mon appart à Paris (décidément, on dirait bien que tout est plus grand que ce studio !!)
avec un lit immense sur lequel je me suis délectée d’un room service en regardant des conneries à la télé… et oui, chassez le naturel…,
une salle de bain à faire pâlir le Club Med,
et même, oui Maryvonne ça c’est pour toi, une table à repasser dans le placard !! Pas de petite robe noire à repasser cette fois-ci pourtant ;)
Le tout aux frais de la princesse bien sûr ! D’autant plus agréable dans ce contexte où le moindre dollar dépensé m’étranglait à moitié…
Durant mes deux mois en Australie, j’aurais la chance de repasser 2 fois à Sydney, au milieu et à la fin de mon séjour. L’occasion de dej avec Manuella comme s’il n’y avait pas 17000km de distance entre son quotidien et le mien, et l’occasion de me rendre compte que oui, décidément, de toutes les villes c’est bien Sydney que je préfère. Peut-être même devant Stockholm.
Prochain article : la Tasmanie !