Qu’y a-t-il de pire qu’un jour de pluie à la plage ? Se morfondre un jour de pluie à la plage !
Je ne vais pas mentir, j’ai eu un petit coup au moral en me réveillant ce matin à Paraty sous la pluie, et en découvrant les prévisions météo maussades pour la semaine à venir -alors que j’avais planifié une semaine de plages brésiliennes, ici et Ilha Grande pour, entre autres, retrouver mon bronzage des six premiers mois… Mais il est hors de question que je me laisse abattre !
Et puis finalement les jours de pluie dans un long voyage, ce sont des jours de pause : pause pour la peau, déjà, mais aussi pause pour les jambes et les pieds (que je n’ai pas vraiment ménagé ces derniers temps), pause lecture, pause glandouille sur internet sans culpabilité, pause blog… bref un peu de répit pour mieux repartir ensuite.
Du coup aujourd’hui c’est atelier météo – planning – compulsage intensif du Lonely Planet
pour trouver ma prochaine destination soleil, et les plages sur lesquelles je pourrai lire les deux bouquins que j’ai achetés à São Paulo !! N’avais-je pas dit qu’il ne fallait pas acheter les bouquins avant d’être bel et bien arrivée à destination ??!!
Les journées pluie ce sont donc aussi les journées où l’on change ses plans…
Ce qui me ramène un mois et demi en arrière lorsque j’ai justement du changer mes plans et arriver plus tôt que prévu en Amérique du Sud.
Logistiquement, ça n’a pas été très difficile : autant je mets toujours des heures à refaire mon sac (et oui même après tout ce temps, je suis d’une lenteur effarante), autant j’ai réglé vite et bien cette arrivée précipitée à Buenos Aires.
Ce qui a été lé plus compliqué finalement, c’est d’avoir moins de 48h pour réaliser que j’entamais la dernière partie de mon voyage. Certes il me restait encore 5 mois, près de la moitié, mais après l’Asie - Asie du Sud Est et l’Australie - Nouvelle Zélande c’était la 3ème et dernière grande zone de mon voyage. Je ne parle même pas du fait que j’avais prévu de réviser mon guide de conversation d’espagnol à Fiji…
Tout d’un coup j’allais de nouveau entrer dans une zone d’inconfort, le temps d’apprivoiser la culture sud américaine, la vie, les habitudes qui je le savais allaient être tellement différentes des 3 mois passés en Australie et en Nouvelle Zélande, et puis adieu l’aisance de communication en anglais, depuis 7 mois ma langue de tous les jours, de mes pensées, parfois de mes rêves et certaines nuit paraît-il de mes discours en plein sommeil.
Mais je connais cette appréhension, et j’ai appris à la maîtriser. Je sais qu’en se retournant quelques temps plus tard on mesure le chemin parcouru, les progrès accomplis : on a apprivoisé la ville, les transports, les situations, on a fini par comprendre ce qu’on mange, on a même pris quelques habitudes, le mimétisme avec les locaux s’est doucement mis en place… et pour tout ça, pour ce sentiment tellement satisfaisant d’avoir réussi à s’adapter de nouveau, cette appréhension est moins de l’ordre de la peur que de l’adrénaline. Et vous l’avez compris, c’est mon moteur. Cette année bien sûr, mais pas seulement.
Enfin armée de mon Lonely Planet Amérique du Sud, parfait cadeau d’anniversaire de mon frère Laurent,
me voici partie de l’autre côté de la planète.
Avec la magie du passage de la ligne de changement de date : partie d’Auckland à 18h le dimanche 1er avril, je suis arrivée à Buenos Aires une heure plus tôt ce même 1er avril !! J'ai voyagé plus de 15h et je suis quand même arrivée avant d'etre partie. Mais avec 16h de décalage horaire dans les jambes!
Je ne sais pas si vous me suivez, moi-même je m'y perd un peu, mais toujours est-il que littéralement, ce fut le jour le plus long de ma vie !
Et m’étant endormie dans l’avion et ayant été réveillée par un petit déjeuner, c'est comme si j'avais vécu deux fois le 1er avril. J'ai donc gagné une journée de vacances !… et 360 ça sonne mieux je trouve.
Après ce long voyage, je n’en avais pas assez, alors j’ai choisi de me rendre en ville en bus local depuis l’aéroport : rien de tel pour s’imprégner instantanément de la culture populaire ! Un trajet de 2 heures (oui oui, 2 heures et quart même) au cours duquel le chauffeur, certainement attendri par mes difficultés à m’exprimer autrement que dans un charabia visiblement incompréhensible (le grand retour du Carignol… malheureusement un peu trop éloigné de l’Espagnol…) a fini par s’improviser guide touristique, en m’indiquant tous les monuments et bâtiments que nous croisions sur notre chemin, jusqu’à mon arrêt ! Adorable. Déjà la gentillesse et l’hospitalité sud américaine.
J’ai posé mes bagages dans un hostel de San Telmo que m’avaient conseillée Audrey et Alex, rencontrés en Australie
avec un double objectif pour ces premiers jours à Buenos Aires : trouver une école d’espagnol, et trouver un hostel proche et dans lequel je me sentirais bien pour passer 15 jours ! Ouh la la !! je m’apprêtais à me re-sédentariser !!
Pendant quelques jours j’ai donc enchaîné les visites, un peu comme des entretiens, mais ce n’étais pas moi qui cherchais à obtenir le job ! C’est sympa dans ce sens là aussi :)
J’ai donc découvert le monde des écoles linguistiques pour adultes et en l’occurrence pour voyageurs : très différent de tout ce que j’avais pu voir ou faire jusqu’à ce stade de mon voyage, mais cette perspective de changer un peu de rythme était loin d’être désagréable. Et puisque ces cours d’espagnol étaient mon autre cadeau d’anniversaire, de mes parents cette fois-ci, j’ai pu me faire un peu plaisir et ne pas m’en tenir au critère prix uniquement.
Au cours de ces premiers pas dans la ville, le choc culturel de l’après Australie / Nouvelle Zélande, presque aseptisées en comparaison, s’est vite fait ressentir.
Durant ces premiers jours j’ai surtout entendu le bruit, vu le désordre, le mauvais entretien des trottoirs et des bâtiments
la saleté
et les parfums de contrefaçon… vendus en toute légalité dans les magasins !
Mais j’étais contente de retrouver ce joyeux bordel. Cette agitation. Ce dépaysement.
Et puis est arrivée la bonne surprise de ce début de séjour, de ces imprévus qui sont en fait les meilleurs moments : quand j’ai envoyé un message à Lucio (rencontré sur la croisière en Indonésie) pour lui dire que j’étais arrivée, il m’a immédiatement répondu que puisque j’arrivais plus tôt que prévu j’étais invitée à passer le week end de Pâques (ici du jeudi au dimanche) avec lui, Heidi et quelques amis. Comme à son habitude il est resté plutôt évasif –j’ai d’ailleurs compris le mercredi à 14h qu’il venait me chercher à mon hostel… le mercredi à 18h-, mais je me suis dit que ce serait une bonne occasion de passer du temps avec eux, et puis qu’est ce que je risquais au fond ? M’ennuyer avec des gens que je connaissais à peine ? Peu de chance, et quand bien même, 4 jours ce n’est pas si long !
Ce que ne m’avait pas dit Lucio, sans doute pour ne pas m’intimider (cette délicatesse, c’est tout lui), c’est que ce week-end est un rituel de longue date avec ses meilleurs amis : tous les ans ils se retrouvent dans la maison de campagne de ses parents à 2h de Buenos Aires (très chère à leurs yeux notamment parce que c’est là qu’Heidi et lui ce sont mariés l’année dernière), pour passer les 4 jours de Pâques ensemble. J’ai donc pris cette invitation à les rejoindre comme un véritable honneur, et je sais que je suis vraiment privilégiée d’avoir pu partager ces moment avec eux.
Finalement ce n’était pas beaucoup plus qu’un week-end de potes, mais pour la touriste que je suis quelle occasion unique de vivre la simple et vraie vie des argentins !
Et effectivement ça n’a pas été long, car je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Mieux encore, j’ai eu droit en 4 jours à un condensé de toute la culture argentine !
- la maison était à elle seule une représentation de la douceur de vivre de la région, avec ses murs rouges, son hamac, et son grand jardin
- grand jardin dans lequel j’ai appris à jouer au football-tennis, le deuxième sport national : un banc, quelques bottes de pluie pour délimiter le terrain, et c’est parti on compte les points ! En réalité plus proche du football-ping pong…
- et à faire voler un cerf volant, avec quasiment pas de vent
- qui dit maison dit… asado : le so famous barbecue argentin.
Sa préparation est un art, auquel j’ai eu la chance d’être initiée par Diego, le roi de l’asado.
Ici pas de radinerie sur la quantité de charbon : les braises doivent être nombreuses, épaisses, et tenir la distance -de deux à quatre heures selon l’humeur de Diego. Pas de bois, pas d’allume feu, juste des gros morceaux de charbon, du papier journal pour démarrer le feu, et le tour de main des gens nés ici ! La technique est simple mais efficace : d’un côté la grille sous laquelle on ajuste la quantité de charbon (pas besoin donc d’avoir un grille réglable en hauteur), et de l’autre la réserve de charbon ardent.
Pas de radinerie non plus sur la viande : on est argentin ou on ne l’est pas, quand on fait cuire de la viande au barbecue, c’est par kilos. Porc, agneau, bœuf, toutes les pièces sont meilleures les unes que les autres, avec bien sûr, au top du top le fameux lomo, échine de bœuf ultra tendre et au goût incomparable. Avec toute la viande que j’ai mangée, je peux dire que j’ai été argentine le temps d’un week-end.
D'ailleurs plus tard j'ai pu remarquer que même au McDo ils n'y vont pas de main morte sur les quantités de viande...
- mais Diego fait aussi les pizzas au barbecue, et avec l’histoire mouvementée de l’Argentine, les pizzas font aussi désormais partie du patrimoine national
- tout comme le Fernet Branca, boisson alcoolisée au goût médicinal et venue d’Italie, que les argentins boivent en quantités astronomiques, mélangée à du Coca
- tout comme les empanadas
- et les beignets au petit déjeuner
-et les pommes de terre frites à l’huile
- et j’en passe
- nous sommes allés déjeuner dans une estancia, une sorte d’ancien relais poste, dans lequel les argentins adorent aller déjeuner le week end. Un lieu 100% typique, avec notre arbre rien que pour nous
et dans lequel j’ai pu goûter un dessert tout aussi typique : le dulce y queso, un fromage de chèvre un peu fort recouvert d’une couche de pate de fruit (étonnant… ok je n’ai pas été conquise, mais j’ai fait comme si j’aimais beaucoup, Heidi était tellement contente de me faire goûter à son dessert préféré)
- comme de vrais porteños (les habitants de Buenos Aires), nous sommes allés prendre l’air loin de l’agitation de la ville sur les bords du Rio de la Plata, le fleuve de plus de 50km de large qui sépare l’Argentine de l’Uruguay en se jetant dans l’Océan Atlantique : parfois il ya des plages de sable
sur lequel j’ai vu pour la première fois un moonrise, autrement dit un « lever de lune »… magique, on se serait cru dans Melancholia (je l’ai vu il y a seulement quelques jours, mais rétrospectivement, cela m’a fait penser à ce moment où nous avons vu la lune se lever derrière la mer et devenir de plus en plus brillante)
pendant que le soleil se couchait sur les terres un peu plus loin dans la campagne
et parfois il y a des plages d’herbe : c’est très beau de voir les vagues de jeter sur ces étendues vertes
- j’ai eu droit également à un petit déjeuner typique, avec maté bien sûr (que je n’aime décidément pas, malgré de nombreuses tentatives), toasts de pain, beurre, et miel
- et j’ai même eu la chance de faire du cheval en Argentine ! Je n’ai pas eu besoin de me remémorer la technique de galop apprise en Mongolie puisque les chevaux étaient particulièrement paresseux, mais nous avons fait une super balade sur ces petites routes de campagnes non goudronnée… et une fois de plus je me suis dit que j’avais une chance incroyable de goûter à ces instants de vie tellement ancrés dans la culture argentine, et que pourtant si peu de touristes ont la possibilité de découvrir.
- dans mon entrain récent pour les cartes, j’avais appris à Lucio un jeu sur le bateau. Il s’en souvenait et m’a demandé de lui apprendre à nouveau… et c’est ainsi que j’ai fait de nouveaux adeptes de Shithead, auquel nous avons joué des heures durant, parlant un mélange d’anglais, d’espagnol et de fous rires !
Et en retour Lucio m’a initiée à un jeu purement argentin, puisqu’il se joue avec un jeu de cartes différent des nôtres, et d’une complexité incroyable : le truco. Je ne vais même pas essayer de vous expliquer les règles, le système de points ou encore la composition des équipes, mais pour vous dire, les argentins commencent à y jouer dès le plus jeune âge et mettent des années avant d’en maîtriser les subtilités. Autant dire que je n’avais aucune chance.
Au début du week end, seuls Heidi et Lucio parlaient en anglais sans complexe. Les autres, moins habitués étaient plus réservés voire totalement inhibés. Quant à moi, je n’osais pas me lancer en espagnol, consciente de la faiblesse de mon niveau.
A la fin du week-end, je connaissais tout un tas de noms de plats, d’expressions absolument inutiles, et de gros mots, et mes nouveaux amis parlaient en anglais même entre eux pour que je puisse les comprendre. Quelques jours après ce week-end, l’un d’entre aux me disait qu’ils avaient passé toute une soirée poker à parler anglais, en souvenir du week-end.
Encore une fois la magie de la rencontre de plusieurs nationalités, qui doivent parler une langue étrangère pour se comprendre.
Et si j’étais allée à Fiji j’aurais loupé tout ça, je n’aurai jamais passé ces moments exceptionnels à m’imprégner de la culture argentine avec des locaux. Comme quoi comme c'est vrai, everything is meant to be.
Puis les deux semaines qui ont suivi ont été consacrées à l’apprentissage de la langue. Vaste chantier.
Mais l’école que j’ai choisie s’est révélée être vraiment top, et en nous forçant à parler en espagnol dès le premier cours, dès la première heure, en nous expliquant les choses exclusivement en espagnol, avec des dessins s’il le fallait, en petit groupe et à raison de 4 heures assez intensives par jour, les progrès se sont assez vite fait ressentir. Je ne peux pas vraiment dire que je parle désormais espagnol, mais je peux me débrouiller dans un hostel, pour acheter un billet de bus, demander mon chemin, dire d’où je viens ce que je fais… du basique, mais que j’ai bien l’intention de pratiquer jusqu’à la fin de mon voyage. D’ailleurs je mets un point d’honneur à parler espagnol dès que c’est possible, et si j’ai le choix entre l’anglais et l’espagnol, je me force à tenter en espagnol. Meme si on me répond en anglais, je persiste! Et généralement j’arrive à me faire comprendre. Et ça c’est génial ! J’ai l’impression d’avoir 4 ans et de former des phrases de 4 mots ou moins, mais je commence à parler une nouvelle langue, et c’est super grisant !
Une forme de routine s’est donc vite mise en place, et pour la première fois depuis 7 mois j’ai retrouvé une vie bien rythmée, avec des horaires et le début d’habitudes. Et après tout ce temps où il m’était parfois difficile de trouver des repères en bougeant tous les deux ou trois jours, ce n’était pas désagréable… même si au bout de 15 jours je ne tenais plus en place et j’avais de nouveau envie de bouger !!
Tous les matins j’allais donc à l’école, de 9h à 13h, situé dans un bâtiment magnifique à deux pas de mon hostel
Nous avions deux professeurs, Felicitas et Alexandro, chacun avec sa personnalité et ses méthodes : l’une était plus dans la théorie, plus sérieuse, l’autre nous faisait constamment jouer, deviner, et les deux étaient parfaitement complémentaires.
Et chaque jour je retrouvais Udo d’Afrique du Sud, David d’Irlande, Livia de Suisse allemande et Anjet de Hollande. Certains étaient là pour quelques semaines comme moi, d’autres pour plusieurs mois, mais nous étions tous débutants et sans complexe face à notre piètre niveau.
Le groupe fonctionnait bien, et chaque jour, dans la bonne humeur et tous assis autour d’une grande table, nous sentions les progrès des uns et des autres.
J’avais donc toutes mes après midi de libre, même si j’avais pas mal de « devoirs » à la maison : quelques exercices pour le lendemain, et puis la relecture des cours, car en 4 heures on en voit des choses, des règles de grammaire, des verbes, du vocabulaire !
Mon dortoir de filles très rose bonbon était l'endroit parfait pour trouver un peu de calme et de concentration :
Mais j’ai aussi pu visiter plein de quartiers de la ville, seule ou avec mes potes de l’école (on était plusieurs groupes de niveaux, mais on se connaissait tous après quelques jours) :
- mon « quartier », le Micro Centro : le plus agité de toute la ville ! Des milliers de petits commerces, des gens qui s’affairent, comme dans une ruche, avec les bruits de la ville, de la circulation incessante, mais aussi les bâtiments historiques et touristiques,
et le quartier des théâtres en ébullition jour et nuit, et avec ses piles d’ordures
Et l’avenida de mayo, avec ses 16 voies !! 2 fois 7 voies au centre et deux fois deux voies dans les contre allées de chaque côté
- San Telmo : avec ses petites rues pavées, ses maisons plus basses,
un quartier plus calme même si on y trouve beaucoup de cafés,
une place animée avec des démonstrations de tango (certes pour les touristes mais quand même pas désagréable à regarder),
un marché couvert super mignon
et le week end un marché géant qui occupe toute la place et toute une rue (un peu ambiance place du Tertre)
- La Boca, un peu trop artificiel à mon goût avec tous ses attrape touristes, mais un quartier historique et ultra coloré
- Palermo Viejo : un quartier avec une super ambiance, plein de petites boutiques sympa de déco, de fringues, … très différent du reste de la ville, très européen peut-être ?
Et puis plein de cafés hyper cosy où j’ai pu goûter à des pâtisseries de compet et au fameux submarino, un gros morceau de chocolat immergé dans du lait chaud
Et là flash back à Desingy chez ma grand-mère, ça devait être en 1987 à peu de chose près : nous avions oublié d’emporter notre Poulain Grand Arôme pour le petit déjeuner, et à cette époque je ne buvais pas de thé et je n’aimais pas le lait chaud. Alors ma mémé a quand même fait chauffer du lait, l’a versé dans un grand bol, et y a plongé quelques carrés de chocolat noir pour remplacer le cacao en poudre oublié à Saint Cyr. C’était mon tout premier submarino, mais je n’allais m’en rendre compte que 25 ans plus tard…
- l’autre Palermo avec ses grandes avenues,
ses parcs
son Jardin Japonais où j’ai passé une après midi sur ce petit banc, à écrire un article à l’écart du tumulte de la ville
- Puerto Madero et la réserve naturelle super à faire en vélo,
un port aménagé de façon très moderne, avec une agréable promenade au bord de l’eau
- Ricoletta, plus chic avec, plus vert, moins agité
J'ai pu voir un peu partout les promeneurs de chiens, je ne sais pas pourquoi, déjà à New York ça m'avait fascinée (pourtant on ne peut pas dire que je sois passionnée par les chiens)
Je me suis aussi retrouvée dans des soirées ambiance Erasmus-on-a-20-ans, avec les autres étudiants de l'école que je connaissais depuis deux jours et demi, chez des potes de potes qui habitaient là pour une semaine, avec des colombiens, des brésiliens, des argentins, dans des appartements un peu crades... encore une fois petit retour en arrière de quelques années !
Et puis je suis allée passer une journée un peu plus calme à Tigre, à une heure de train de Buenos Aires :
Je ne m'étais pas rendue compte à quel point la ville commençait à me fatiguer, mais en passant la journée à me ballader au bord de l'eau (ville des avirons en bois!) et dans les espaces verts de la ville j'ai compris pourquoi Lucio et Heidi me disaient qu'il était vital de partir régulièrement de Buenos Aires!
En 15 jours j’ai eu le temps de prendre mes petites habitudes : j’avais ma laverie, mon supermarché à quelques rues de mon hostel, avec des packs de céréales qui sont adaptés à la taille des magasins (si les rayonnages sont trop petits, pas de problème, de l'autre côté du pack il y a un facing à l'horizontale)
ma pizzeria fétiche, celle où les énormes parts de pizza ne coûtent rien et où peut manger debout au comptoir, en se sentant porteño parmi les porteños
mes lignes de bus, dénichées après avoir réussi à maîtriser le guide des bus, un petit guide qui s’achète dans tous les kiosques à journaux et dont le fonctionnement est assez simple en théorie : on repère sur le plan le quartier dans lequel on est et celui dans lequel on se rend, on regarde aux pages correspondantes les bus qui passent dans les rues qui nous intéressent, ce qui permet de terminer quels bus desservent à la fois le point de départ et le point d’arrivée, et ensuite il ne reste plus qu’à regarder le trajet des bus retenus afin de choisir celui qui est le plus approprié.
Simple en théorie donc… mais en pratique il faut avoir un tout petit peu de temps devant soi
J’ai essayé la technique « je prends un bus qui a l’air d’aller dans le centre, je m’arrêterai quand je reconnaîtrai »…je n’ai jamais reconnu, parce que le bus allait dans une toute autre direction et Buenos Aires est plutôt du genre tentaculaire. Donc le guide finalement, c’est bien.
Pour le métro c'était beaucoup plus simple (mais du coup moins drôle), en revanche il y avait encore quelques métros en bois, tout en bois :
Un petit tour quand même en taxi jaune et noir caractéristique, parce que le soir c’est recommandé,
pour rejoindre Lucio et Heidi à une fête d’anniversaire et goûter le traditionnel gâteau aux brisures de cookies au chocolat séparées par des couches de dulce de leche : encore une institution que j’ai dégustée avec plaisir
J'ai passé une dernière soirée avec eux en inversant les rôles cette fois-ci : à moi de leur faire découvrir un peu de culture culinaire française. Un peu à cours d'idée et ne voulant pas non plus passer la soirée derrière les fournaux chez eux, j'ai fait simple et j'ai improvisé avec les ingrédients locaux la célèbre french quiche et un bon vieux gateau au chocolat des familles... visiblement cela a fait son petit effet.
Et puis il a été temps de refaire mon sac et de quitter la ville, mes amis argentins, mes potes de l’école, de l’hostel… un déchirement comme à chaque fois, mais l’envie de découvrir de nouvelles choses étaient plus forte, et la vague de froid de l’hiver naissant étant arrivée, il était temps d’attaquer mon ascension vers le nord.
Prochain article : Rosario, Cordoba et la région de Salta !