L’idée a germé lors de mon premier passage sur les Gilis, juste avant d’embarquer pour la croisière : je savais qu’après le départ de Béren il me resterait 6 jours en Indonésie, que le retour au voyage en solo serait sans doute un peu dur après tant de bons moments, je n’avais pas spécialement envie de retourner sur Bali, et surtout j’avais eu un coup de cœur et en passant à plusieurs reprises devant le dive shop Manta sur Gili Trawangan.
Voir tous ces apprentis plongeurs qui, la journée étudiaient à la fois la théorie et la pratique, en piscine et en mer, et le soir se retrouvaient autour d’une Bintang bien fraîche pour débriefer, m’a donnée envie d’en faire partie : non seulement j’ai eu envie de me joindre à ces joyeux débriefs, mais aussi et surtout j’ai eu envie d’intégrer la grande famille des plongeurs.
J’ai donc décidé d’y retourner dès le départ de Béren et de m’inscrire aux 4 jours de cours qui allaient me donner la possibilité d’accéder aux profondeurs enchanteresses de l’Indonésie et, plus tard dans mon voyage et dans le futur j'espère, de tout un tas de spots aussi mythiques.
Je me suis installée dans un petit hôtel que Maike, rencontrée sur la croisière, m’avait conseillé : le moins cher de l’île quand on voyage seul.
Désormais habituée à la chaleur moite de l’île et à l’absence d’eau douce, et bien occupée toute la journée au dive shop, j’ai passé un très bon séjour dans cet hôtel : petite chambre sombre et étroite mais dans laquelle je n’ai passé que peu de temps, et sanitaires en bambou et en extérieur, plutôt mignons.
C’est seulement à l’aéroport le jour de mon départ que j’ai réalisé que pendant 5 jours et 5 nuits un (ou plusieurs d’ailleurs) petit intrus velu et doté d’une longue queue et de quenottes qui lui valent l’appellation de rongeur, a lui aussi bien apprécié mon séjour…
Quelques indices auraient du me mettre sur la voie, mais mon cerveau sans doute embrumé par les reliquats d’azote suite aux plongées (ça ne peut être que ça) a mis un peu de temps à rassembler les pièces du puzzle :
- d’abord le paquet de bonbons Haribo : Béren me l’avait donné le dernier jour, pour être sure qu’on ne les dévore pas ensemble en 5 min chrono et pour que j’ai les ai sous la main en cas de coup de blues après mon retour à la vie en solitaire. Au bout de quelques jours je me suis rendue compte qu’il s’était ouvert (j’avais du encore vouloir mettre trop de choses dans mon petit sac à dos et tout écraser), et que les quelques bonbons qui s’en était échappés étaient devenus tous gélatineux sous l’effet de l’humidité… comme mâchouillés (!)
- ensuite mes lunettes de piscines : emportées pour éviter de transporter un masque mais quand même pouvoir apprécier les fonds marins aux abords des plages, je les ai retrouvées un matin toutes écrasées au fond de mon sac. Et sans doute sous l’effet de la chaleur, et sûrement encore de l’humidité, la sangle en plastique s’était toute craquelée et déchirée… comme mâchouillée (!!)
- et puis c’est vrai que tous les soirs c’était pas mal la fiesta sur le toit de bambou de ma chambre… et ça faisait quand même trop de bruit pour être des cafards.
Finalement c’est seulement en refaisant mon sac à l’aéroport et en découvrant mon paquet de céréales tout grignoté que j’ai compris. Il m’aura fallu un peu de temps, mais je préfère quand même avoir passé toutes ces nuits sans savoir qu’un rat pique niquait dans mon sac à moins d’un mètre de moi !
Les 4 journées de stage se sont déroulées au rythme d’une petite routine loin d’être désagréable après 4 mois passés à ne pas avoir deux jours semblables :
- beaucoup de théorie à ingurgiter, avec un bouquin à étudier, des vidéos à regarder et des exercices à compléter pour s’entraîner au QCM final qui valide la partie théorique de l’examen.
Le chaton "Monkey" m'a souvent tenue compagnie durant ces longues heures studieuses!
- évidemment de la pratique : d’abord 2 journées en piscine pour apprendre les bases de la communication sous l’eau, et de gestes clés, des exercices de sécurité et l’apprentissage de l’entretien du matériel qui est quand même assez complexe quand on est novice
puis par 2 plongées à 12m de profondeur et 2 autres à 18 m... enfin le grand saut!
- tous les midis une pause dej, souvent largement occupée par les révisions, mais lors de laquelle je mangeais local de chez local : c’est l’avantage de trainer avec les instructeurs qui sont là à demeure, ils connaissent tous les bon plans. Et pour 1,50 dollars à emporter j’ai mangé les meilleurs repas de tout mon séjour en Indonésie
- et le soir, débrief !
Après un exam théorique empoché et la pratique validée par d'ultimes exercices de sécurité en mer (sur le bateau « Odette » qui m’a porté chance), j’ai pu fêter dignement ma Certification Open Waters !
Je peux désormais plonger jusqu’à 18m sans être accompagnée par un instructeur ! Mais bien sûr toujours en binôme, on ne plonge jamais sans un « buddy ».
Mon prof particulier Fabrice (j’étais la seule à m’inscrire le jour de mon arrivée), qui était français mais avec qui j’ai fait toute la formation en anglais - je voulais pouvoir replonger sans problème lors de mes prochaines étapes autour du monde – a veillé à ce que je découvre encore et toujours les spécialités locales, avec cette fois-ci l’Extrajoss, une sorte de Red bull puissance 10.
Je ne m’en suis sortie qu’avec un léger mal de tête le lendemain, qui n’a même pas entaché mon retour sur Lombok, pourtant sous une pluie battante.
D’ailleurs il a tellement plu que tous les bateaux pour Bali ont été annulés et il a fallu que je prenne un vol depuis Lombok pour être sûre de ne pas rater mon avion pour l’Australie le soir même.
Prochain article : Sydney !