Une fois arrivée à Cali, j’avais plus ou moins rayé Bogota de la liste : la fin de mon voyage approchant il fallait commencer à faire des choix et remonter vers le nord ne me semblait pas être une priorité.
Mais finalement je n’ai pas pu résister… après tout je ne pouvais pas quitter la Colombie sans avoir ne serait-ce que mis les pieds dans la capitale !
Alors même si ce n’était que pour à peine plus de 24h, j’ai décidé de faire ce détour, car après tout je ne sais pas quand j’aurai l’occasion de retourner en Colombie.
Malheureusement le beau temps n’était pas de la partie, et en août à Bogota l’hiver est bien installé, avec une petite quinzaine de degrés à peine. Mais je me suis quand même pas mal baladée dans le centre.
Trop court bien sûr pour pouvoir m’imprégner de l’atmosphère de la ville, mais au moins j’ai eu un bon aperçu.
Sans grande surprise, des places, des pigeons,
des églises, encore des places et des chiens errants. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour m’aider à trouver mes marques rapidement.
Le quartier historique de la candelaria est plutôt mignon, avec des maisons colorées et la vue sur les montagnes qui entourent la ville.
Le reste de la ville, et notamment les artères principales, est plus moderne, avec de grands immeubles datant probablement des années 1960-1970.
Encore une fois, difficile aujourd’hui de s’imaginer l’ambiance qui régnait lorsque les cartels de la drogue contrôlaient la majeure partie du pays, il y a quelques décennies.
Et malgré cette modernité, beaucoup de noms de boutiques du centre sont encore gravés dans la pierre… ça change des enseignes criardes…
… ou des salles de jeu où les jeunes enchaînent à toute vitesse des pas de danse sur des espèces de machines infernales ! (Oui, je sais, je me relis, et je me fais l’effet d’une mamie. Mais je laisse comme ça, tant pis.)
J’ai trouvé que les militaires étaient plus présents qu’ailleurs, mais c’est sans doute dû à la présence du palais présidentiel en plein centre ville.
En revanche, toutes ces rues remplies de boutiques de vêtements militaires et autres accessoires de guerilla ne m’ont pas fait la meilleure impression. C’est un peu étrange, je n’ai pas réussi à savoir si c’était le quartier où se fournissent les militaires et policiers, ou si c’est seulement que tout le monde peut acheter des vêtements camouflages, des casques, des masques à gaz et des machettes…
Un peu plus loin, ambiance plus légère avec des vendeurs de caleçons et de biscuits, directement dans le coffre.
A peine le temps de visiter une église avec un plafond en bois comme j’aime bien,
de découvrir les cierges électriques : on insère la monnaie dans la fente et l’ampoule imitation bougie s’allume pour un temps déterminé. On se croirait à la fête forraine...
puis de goûter aux fameux « chocolate santafereño » : un chocolat chaud servi avec des petits pains et un morceau de fromage (un peu genre tomme) qu’il est d’usage de tremper dans le chocolat. Autant dire que ce n’est pas à moi que cela faisait peur (j’ai découvert lorsque j’avais une dizaine d’années, en Allemagne, que tremper des tartines de charcuterie dans un chocolat chaud est délicieux), mais j’ai été super déçue par le chocolat chaud, qui était à l’eau et non au lait…
et je suis allée faire un tour au musée Botero, qui dans cette ville était gratuit, et dans un super bel immeuble avec un jardin !
Une petite mise à jour culturelle s’imposait, d’autant que je pensais être insensible à ses peintures… alors qu’il m’a suffit de regarder de plus près quelques toiles pour apprendre à les apprécier. Rien à voir d'ailleurs avec les imitations que j'avais pu voir ça et là dans les rues.
Sa façon de peindre ses personnages, pas gros, juste démesurément ronds, qu’ils soient jeunes ou vieux,
ou même célèbres!
de peindre des scènes tellement colombiennes : la sacro sainte salsa ou le tremblement de terre de Popayan par exemple.
Et chez lui tout est rond, sans exception : les humains et les animaux
mais aussi les objets, et bizarrement tout devient « appétissant », les gâteaux comme une simple guitare !
Mais bon, j’ai quand même encore un petit faible pour ses sculptures bien dodues !
Le soir même j’étais dans un bus de nuit pour Popayan, sur la route de l’Equateur.
Une fois de plus j’ai eu de la chance en ayant droit à un super siège (je sais les reconnaître du premier coup d’œil maintenant) : avec de la place pour les jambes, personne devant moi pour baisser son siège au maximum à la minute du départ, et une barre pour poser mes pieds en hauteur. Parfait ! Pour un dernier bus de nuit, je suis bien tombée.
Mon petit coussin de voyage de mémère et c’est parti ! Oui, il en faut peu pour être heureux.
Popayan est une jolie petite ville étape quand on descend vers le sud, avec son lot d’églises,
sa cathédrale
son théâtre (pas de doute possible, c’est jaune avec des moulures, c’est le théâtre de la ville !)
et sa grande place principale bien ombragée
mais il n’y a pas de quoi non plus y passer des jours et des jours.
Il me semble que dans les environs il y a de chouettes promenades à faire, mais je me suis concentrée sur les deux « centres d’intérêt » de la ville : un pont en pierre (… ?)
et l’éternel mirador avec vue sur toute la ville.
Un petit passage par les rues animées autour du marché
et un dernier Postobon / arepa pour la route
et j’étais prête à tourner cette belle page de la Colombie.
Même si l'envie d'y retourner est déjà là !
Prochain article : Quito et Baños !