Il ne m’aura fallu que quelques heures pour arriver à Cairns, le temps de me dire que j’avais bien de la chance d’avoir seulement un p’tit tigre avec moi et pas un énorme wombat en peluche comme celui qui était installé quelques sièges devant moi.
Donc Cairns… Pourquoi l’enfer ? Tout simplement parce que dès lors que l’on s’aventure dans le nord de l’Australie, tout dans la nature semble hostile envers les humains fragiles que nous sommes, :
- le climat tropical : une vraie fournaise, ou plutôt un hammam géant, chaleur et 95% d’humidité minimum !
- les insectes et autres animaux terrestre ou marins ultra dangereux, avec les fameux panneaux jaunes de mise en garde : crocos dans l’océan (donc impossible de s'y baigner)
méduses boites -les plus dangereuses-,
fourmis géantes, mais dont le postérieur vert à un goût de citron vert... si si j'ai été le cobaye du guide pour démontrer cette vérité!
et espèces de grosses mantes religieuses qui se confondent avec le feuillage
Et pour la blague, un des panneaux vus le long de la route... toujours très pédagogiques les aussies!
Mais Cairns c’est dans le Queensland, et comme ils le disent sur leurs plaques d’immatriculation, c’est le « sunshine state » ! Et c’est vrai qu’il faisait super beau !
Et tout est aménagé pour profiter de ce beau temps et lutter tant bien que mal contre la chaleur :
- en ville, le fameaux lagoon, une sorte de grande piscine d’eau de mer qui compense le fait qu’il n’y a pas de plage et surtout que se baigner dans l’océan est beaucoup trop dangereux !
- une esplanade toute aménagée pour se balader ou pour les plus courageux courir sur le front de mer
- des grandes pelouses ombragées sur lesquels habitants et touristes bronzent, bouquinent, jouent, bref profitent grave
- bien sûr des barbecues en abondance et à l’accès libre et gratuit pour tous… une vraie institution en Australie !
- et dans mon hostel, en plus de la clim, absolument indispensable quand faire à peine 2 mètres dehors vous rend instantanément en nage, une super piscine !
Et avec tout ça, les habitants de cette ville arrivent, eux, à faire plus de 2 mètres et ils sont même assez actifs ! Marrant de retrouver les cours de sport en plein air, ça m’a rappelée la Chine et l’Asie du Sud Est quand je regardais les gens danser dans les rues le soir.
Et comme c’était la saison des pluies lors de mon passage, en fin d’après midi une énorme averse venait dégager la chaleur suffocante et apporter une petite brise et un peu de fraîcheur avant la nuit.
Et toute cette nature, même si elle semble dangereuse, est quand même hyper intéressante !
Je suis donc allée le temps d’une journée découvrir la rainforest et le fameux Cape Tribulation.
De la forêt bien sûr, mais aussi des supers plages (dommage de ne pas pouvoir mettre un orteil dans l'eau en raison de tous les dangers mentionnés plus haut)
avec toujours le travail minutieux des mini crabes quand la marée redescend
de la mangrove en veux-tu en voilà
et des petites sources d’eau douce bien rafraîchissantes.
Et puis Cairns c’est aussi la porte d’entrée pour la Grande Barrière de Corail !
Et dotée de ma toute fraîche Certification Open Waters, je suis partie pour une journée avec un dive shop, histoire de profiter au mieux des lieux, à 18m de profondeur.
Un bateau avec un quarantaine de personnes à bord, seulement une petite dizaine de plongeurs, et mon « buddy » du jour, un italien super sympa dont j’ai malheureusement oublié le nom…
On m’avait prévenue que le site ne valait pas les merveilles que j’avais eu la chance de voir en Indonésie, mais y étant préparée je n’ai pas été déçue, d’autant qu’il y a avait quand même de quoi en prendre plein les yeux.
Mais ce qui m’a vraiment étonnée, voire choquée, c’est le fait que les Australiens en prennent si peu soin, ou pour être plus juste, qu’ils n’informent pas mieux les touristes et qu’ils ne les éduquent pas davantage à la protection de ce site unique.
Les touristes non informés piétinent les coraux, touchent des espèces pourtant en danger et c’est comme si personne ne se rendait compte que dans quelques dizaines d’années seulement ce trésor de la nature risque de disparaitre. Pour l’instant c’est une mine d’or pour le tourisme mais combien de temps cela va-t-il durer ? Nicolas Hulot, sors de ce corps. Non mais quand même !! Ca craint, non ?
J’avais trouvé que mon prof de plongée en Indonésie en faisait un peu trop quand il me servait ses « nous sommes des invités de l’océan », « il ne faut jamais ô grand jamais rien toucher sous l’eau », et pourtant j’aimerais que tout le monde tienne ce discours en Australie. Car malgré sa réputation mondiale, la Grande Barrière de Corail est bien moins conservée que les spots de plongée indonésiens : certes il n’y a pas eu de pêche à la dynamite dans cette région du globe, mais les coraux sont bien moins éclatants (la plupart sont en train de doucement mourir sous l’effet du tourisme de masse) et les poissons sont moins nombreux et moins colorés !
Mais loin de moi l’idée de dénigrer ce site mythique… c’est quand même là que j’ai vu mes premiers requins !! Pas très gros certes, sans doute mois d’un mètre, mais quand même… des requins !! Et j'ai réussi à controller ma respiration dans le détenteur!
Une ville un peu particlière donc, dans laquelle je ne pourrais absolument pas vivre en raison du climat, mais que j’ai adoré visiter !
Prochain article : Brisbane et la Gold Coast !