Aujourd’hui je suis assise sur un banc du Jardin Japonais de Buenos Aires pour échapper au tumulte de la ville sans pour autant rester enfermée dans mon hostel. Ce serait criminel par un si beau temps. Et oui, j’ai l’immense luxe de pouvoir décider de passer l’après midi dehors pour profiter du soleil et des températures encore estivales malgré l’hiver qui approche dans l’hémisphère sud.
Ce décor zen et coloré me fait prendre la mesure du chemin parcouru depuis Tokyo, où j’étais il y a très exactement 6 mois. Comment ne pas prendre un coup au moral en écrivant ces mots ? Et en même temps cela me donne une fois de plus l’occasion de réaliser ma chance, non pas unique car je ne suis pas la seule à réaliser ce grand voyage, mais tellement incroyable que je me lève encore souvent le matin en me demandant si ce que je vis est bien réel.
Ca l’est, et je vais reprendre le fil de l’aventure en Australie, il y a 2 mois, avec la première partie de la longue route qui allait nous mener, mes parents et moi, à Uluru.
La première étape de ce long périple a été la rencontre avec notre camping-car, qui allait devenir notre maison sur roues pendant 10 jours.
Je parle de « rencontre », car tel un nouvel ami, il a d’abord fallu l’apprivoiser (séquences freinage d’urgence plus que chaotiques au début !),
conduire à gauche (« non l’autre gauche !! »)
puis apprendre à le connaître (ah d’accord, le témoin d’huile qui s’allume tous les 100km c’est normal, il suffit juste de s’arrêter sur le bas côté et d’ouvrir le capot quelques minutes pour refroidir le moteur Volkswagen non habitué aux climats extrêmes !)
Ensuite nous avons passé des moments inoubliables ensemble (au volant avec une position surélevée bien appréciable… surtout quand on a la vison un peu altérée par un gros pansement en plein milieu du visage,
déjeuners rapides à l’ombre du auvent,
ou même juste à côté en contemplant la beauté du lever de soleil sur Uluru).
Puis comme souvent dans les rencontres fortes mais éphémères du bout du monde, il a fallu nous séparer, non sans un petit pincement au cœur, d’autant que cela coïncidait avec le départ de mes parents vers Sydney puis la France, et de mon côté j’allais m'envoler vers Perth et ses environs.
Je parle aussi de « maison », car nous avons eu la chance (?) d’être surclassés et de nous retrouver avec un camping-car tout équipé pour 6 personnes… quasiment de la taille d’un petit studio parisien. Un véhicule de plus de 2 tonnes bien difficile à manœuvrer (+ 10 points pour un créneau en ville, - 5 points pour une barrière enfoncée en marche arrière),
mais avec tout le confort possible et imaginable : cuisine entièrement équipée avec réfrigérateur, plaques de cuisson et micro-ondes, salle de bain totalement opérationnelle, des couchages et des coins repas plus qu’il n’en fallait, le petit coin repas qui va bien à l’intérieur, la petite table qui va bien dehors, et tellement de rangements qu’on mettait une bonne vingtaine de minutes à tout ranger et tout sécuriser avant chaque départ.
D'ailleurs, nous avons appris à nos dépends que dans un camping-car le moindre oubli est fatal : combien de fois le frigo fermé un peu rapidement s’est-il ouvert et délesté de tout son contenu ! Bon il faut dire que bourrer le bac à légumes de bières pour l’apéro n’était pas la meilleure idée.
Bref, les connaissances étant faites, et le camping car baptisé comme il se doit
nous voilà partis sur cette route mythique qu’est la Great Ocean Road. Le début de notre road trip familial sur ces terres lointaines
Une route magnifique et agréable à conduire avec en chemin une multitude de points d’intérêt :
- la ville de Torquay tout d’abord, dans laquelle l’engouement australien pour le surf est né : une station balnéaire tout ce qu’il y a d’australien, avec ses bâtiments récents et ses commerces
mais des plages grandioses
bordées de cette variété de sapin qui est tellement exotique pour nous (les pins Norfolk si je ne me trompe pas… Manu me corrigera) et qui sied tellement bien à ces décors de carte postale
- d’autres villes, moins touristiques, plus typiques
avec des clubs de bowling sur herbe (une sorte de pétanque mais avec des boules en bois dont la forme particulière crée une trajectoire incurvée), fréquentés essentiellement par la frange la plus « mature » de la population, et pour certains même dans le plus pur respect des codes vestimentaires (tenues blanche et chapeau coordonné)
des terrains de golf où nous n’avons pas vu l’ombre d’un joueur mais seulement des familles de kangourous
et partout dans les arbres des oiseaux colorés comme des perroquets
et des koalas à l’état sauvage (mais pas bien plus vifs que ceux que j’ai pu voir auparavant dans des réserves)
avec bien sûr tout un business autour de ce mignonet petit animal : tout le monde y va de son dessin ou de sa pancarte pour faire craquer les touristes
- et puis bien sûr les merveilles naturelles aux noms évocateurs :
Les douze apôtres, formations rocheuses qui s’élèvent majestueusement hors de l’eau
Bells Beach avec ses falaises encerclant la plage
et Papa qui a bravé les vagues avec brio
ah non apparemment ce n'était pas lui !
et toutes les autres plages dont j’ai déjà oublié le nom mais dont les images restent bien gravées dans ma mémoire
des arches, des ponts, et autres points de vue à couper le souffle
- et aussi des campings tous plus impeccables les uns que les autres (nous avons vite compris que c’était la norme dans ce pays où camper est une deuxième nature), et dans lesquels chaque soirs nous rechargions nos batteries... -pour cela rien de tel qu’un bon apéro au coucher du soleil-
d'ailleurs, la brasserie australienne XXXX a eu la bonne idée d’intégrer le jeu « pierre-ciseaux-feuille » sous ses capsules de bière d’été… c’est tout bête mais j’ai trouvé ça top
... et celles du camping-car (c’est bien sympa le frigo et les illuminations façon Versailles, mais ça consomme !)
- et enfin en chemin quelques régions viticoles renommées dans lesquelles Papa et Maman ont goûté et acheté quelques crus locaux.
Ma mésaventure à Brisbane m’avait bien sûr ôté toute envie de charger mon sac du moindre gramme supplémentaire.
Au bout de 5 jours à un rythme soutenu mais agréable nous avons atteint notre dernière grande étape avant la montée vers le cœur de l’Australie, Adélaïde.
Ce nom de ville m’avait toujours fait rêver, et pour moi Adélaïde était un passage obligé en Australie
mais nous n’avons pas souhaité nous y attarder plus d’une journée (l’appel des grands espaces de l’Australie Centrale !).
Une ville qui m’a quand même parue très agréable avec ses grandes avenues et sous son ciel bleu
et qui dit ciel bleu dit cours de sport en extérieur!
ainsi que sa plage au sud
où nous avons profité de la fin de la journée pour nous délecter d’un verre de vin local face à un coucher de soleil magnifique (une fois de plus)
Prochain article : Central Australia !