Et comme tout paradis digne de ce nom, il se mérite !
En arrivant à 23h à Fortaleza je n’étais même pas sûre de pouvoir prendre un bus le lendemain pour Jeri. Je savais qu’il y avait un bus le matin et un bus l’après midi, mais les horaires indiqués dans mon Lonely et sur Internet ne concordaient pas. Heureusement j’ai encore eu de la chance car même en arrivant très tard à la pousada que j’avais réservée sur Internet j’ai rencontré Helena, une espagnole qui en plus de me faire pratiquer mon espagnol m’a donné les bons horaires de bus, puisqu’elle-même revenait de Jeri. Et ce n’est pas la mamita brésilienne qui tenait la pousada qui aurait pu m’aider : non seulement elle ne comprenait pas mon espagnol -je ne la blâme pas- mais en plus elle n’avait absolument aucune idée de ce qui se passait en dehors de sa pousada. Comme quoi les hostels sont souvent un peu moins typiques, mais parfois un peu plus riches en informations !
Le lendemain matin, armée des indications d’Helena j’ai pu trouver quasiment sans problème le kiosque qui vendait les billets (il m’a quand même fallu demander à deux ou trois personnes dans la rue, mais malgré mon espagnol déplorable dans un pays où, je le rappelle, la langue est le portugais, tout le monde m’a aidée avec le sourire… ah ils sont sympas ces brésiliens !)
Comme souvent depuis le début de mon voyage, j’ai pu acheter un billet à peine une demi heure avant le départ du bus, et partir pour 5h plutôt confortablement instalée, prête à rêvasser en regardant les paysages.
En revanche ça s’est gâté quand il a fallu changer pour une sorte de camion 4x4 équipé de bancs en bois, avec tous les sacs sur le toit…
... pas hyper confort pour passer une heure entre chemins de terre et dunes de sable, mais tellement grisant de sentir approcher de cette destination tant attendue ! Et quels paysages que ceux de cette zone protégée !
Jeri pour moi ça a tout d’abord été de belles rencontres : à peine arrivée j’étais déjà conviée à un barbecue organisé par les hollandaises, suédois, américaine et australien de mon hostel. Ah oui je n'ai pas précisé, mais bien sûr short et tongues de rigueur, de jour comme de nuit !
J’ai rarement reçu un accueil aussi chaleureux, mais il faut dire que le lieu s’y prêtait : comment ne pas se sentir bien dans un hostel aussi sympa ?
Cette première soirée a été tout de suite l’occasion de composer un groupe pour partir une journée en buggy dès le lendemain, dans le magnifique parc national de Jericoacoara.
Au programme :
- ballade cheveux au vent à l'arrière du buggy le long de l’océan : super sympa de pouvoir enfin rouler sur la plage… je trainais une petite frustration depuis la Nouvelle Zélande, et même si ce n’est pas moi qui conduisait, la sensation de rouler à toute allure sur le sable au bord de l’eau est juste sensationnelle !
- et dans les dunes
- lagons d’eau douce : eau translucide, non salée donc, sable blanc, transats au bord de l’eau et hamac bercés par les vaguelettes créées par le vent… aie aie aie, comment quitter un tel endroit ?
- immenses dunes et désert de sable
- et retour face au soleil couchant
Bref une bonne cure de soleil et de chaleur après la pluie de Paraty, et surtout avant d’affronter l’altitude en Bolivie et au Pérou... et pour être en ce moment même à plus de 3700m d'altitude, je sais que j'ai bien fait d'en profiter !!
Les jours suivants, j’ai profité de la douceur de vivre de la belle Jeri…
Ses rues en sable
sa place principale à peine animée par quelques ânes sauvages
sa plage
et bien sûr sa dune emblématique
A Jeri les journées sont rythmées par le mouvement des hamacs
et par les fameux couchers de soleil depuis le haut dune : tous les soirs c’est le même rituel, touristes et locaux se retrouvent vers 17h15 en haut de la dune, en espérant que le ciel sera suffisamment dégagé pour voir le soleil plonger dans l’océan.
Certains applaudissent quand le soleil disparait, d'autres profitent de la fin d'une ballade à cheval ou en vélo,
mais le plus beau se produit peu après, lorsque le ciel se transforme et que toutes les couleurs passent au rose / parme, dans les nuages mais aussi sur le sable, avant de laisser apparaître les premières étoiles… et comme la plupart des gens sont déjà redescendus de la dune (l’appel de la caïpirinha !), l’impression d’être privilégiée est encore plus forte à ce moment là.
Mais malgré cette douce torpeur et cette impression que le temps passe au ralenti dans ce petit paradis, tout le monde est actif : les pêcheurs qui réparent leurs filets ou rentrent de la pêche,
les locaux qui jouent au foot ou au volley en fin d’après midi,
les kite surfeurs qui s'en donnent à coeur joie
les jeunes du village qui perfectionnent leur agilité depuis le haut de la dune (des futures stars de capoeira !)
pendant que d'autres dévalent la dune en sandboard
et les danseurs de capoeira, justement, qui à la tombée de la nuit se défient sur la plage
et bien sûr les vendeurs de caïpirinha ! Avec comme spécialité les caïpifrutas : des caïpi avec purée de fruits frais… ma préférée : la caïpi mangue.
Quant à nous, une fois la nuit tombée c'était activité barbecue et caïprinha maison!
Et deux fois par semaine, tout le monde se retrouve au Forro, une sorte de boite de nuit, mais version locale, avec musique live et danse traditionnelle (le fameux forro). C’est hallucinant de voir danser les brésiliens, ils ont vraiment ça dans le sang ! Autant dire que mes quelques pas avec le latin lover local qui essayait d’emballer toutes les touristes ont été absolument pitoyables. J’ai déclaré forfait et le latin lover est reparti en chasse de son côté.
En tout cas le lieu est vraiment magique, avec la piste de danse à ciel ouvert et, le soir où nous y étions, un véritable festival d’étoiles filantes !
Et puis l’avantage d’un si petit village, c’est qu’au bout de 3 jours au connait tout le monde ou presque : le soir de mon départ, en chemin vers notre camion 4x4, je me suis arrêtée je ne sais pas combien de fois pour dire au revoir aux potes qui étaient au resto en face de l’hostel, au poissonnier qui avait préparé les poissons pour nos barbecues, au serveur du resto dans lequel on avait dîné la ville, à l’anglais rencontré deux jours plus tôt sur la plage, etc, etc.
Alors certains disent que Jeri est déjà devenue trop touristique, que c’était mieux avant… bien sûr, c’est sans doute vrai, mais moi j’y suis allée à ce moment-là, je n’ai pas connu le avant, et j’ai décidé de ne pas voir le côté touristique (d’ailleurs dans mon hostel et loin des restos je ne les ai pas vu ces soi-disant hordes de touristes…). Alors je garde juste un souvenir impérissable de ces quelques jours de parenthèse dans mon voyage, avec ces belles rencontres, ce temps parfait, et l’agréable sensation de pouvoir baisser un peu la vigilance, de ne pas être sans cesse sur mes gardes comme dans les grandes villes.
Prochain article : Rio de Janeiro !